C’est à pied que nous avons décidé d’explorer la City Bowl, car c’est la bonne vitesse de croisière pour découvrir, rencontrer, s’imprégner…
Vers l’artère principale du centre ville, nos ouïes ont été attirées par de la musique; puis nous sommes tombés face à un groupe de danses et de chants traditionnels africains, composé d’enfants et d’adolescents grimés, portant à leurs chevilles des grelots fabriqués avec des morceaux de canettes en aluminium. Arthur et Chloé se sont montrés très curieux devant ce spectacle durant lequel j’ai testé l’enregistreur de sons offert par mon amoureux à l’occasion de mon anniversaire: le résultat est stupéfiant, et nous nous sommes passés ce « live audio » ce soir au dîner!
Après ce moment musical, puis une promenade sur un marché local bien achalandé en produits africains de toutes sortes (Green Market Square), nous avons gagné le Fort de Bonne espérance (Castle of Good Hope), que nous imaginions très très différent: il est en réalité assez peu élevé et d’envergure très modeste ; et comme il paraît que tout ce qui est petit est mignon, il est joli quand même avec ses bâtiments internes joyeusement jaunes! Allez, un peu d’histoire: datant du XVIIème siècle, construction de type Vauban (pentagone avec cinq bastions en avancées), il est considéré comme l’édifice fondateur de la cité du Cap, pivot de l’implantation de la VOC sur les terres d’Afrique du Sud. C’était autrefois le siège administratif, judiciaire et militaire de la colonie naissante jusqu’au XIXème siècle.
Après cette parenthèse historique et culturelle, notre aventure s’est poursuivie vers les calmes étendues verdoyantes des Company’s Gardens, jardins potagers à l’époque, créés par le gouverneur J.Van Riebeek en 1665, afin de ravitailler les navires faisant escale au Cap en fruits et légumes. Aujourd’hui, il s’agit plutôt de jardins d’agrément, où les familles viennent pique niquer le week-end et où il est très agréable de converser (en anglais bien entendu pour Arthur) avec de nombreux écureuils gourmants: on se croirait à Saint James Park!
La fin de journée s’est étirée doucement, avec le soleil déclinant sur BO-KAAP, le magnifique quartier musulman de Cape Town, avec ses petites maisons multicolores. Ici, les Cape Malays, surtout originaires de Malaisie et d’autres pays d’Asie comme l’Indonésie ou le Sri Lanka, sont venus pour travailler pour le compte de la VOC, qui recherchait de la main d’oeuvre à moindre coût; ils ont construits dans ce quartier une vie calme, à l’abri du tumulte commercial du centre. Encore aujourd’hui, il n’existe presque aucun magasin ici; Il y fait bon se promener, les gens y sont souriants et avenants, et nous n’avons croisé quasiment aucun touriste! C’est notre coup de cœur de la journée!
Les enfants et nous mêmes avons pris beaucoup de plaisir à découvrir tous ces lieux chargés d’histoire cet après midi; les jambes d’Arthur peut-être un peu moins je pense… c’est le métier d’aventurier qui rentre…