La côte-est: d’Ingham à Airlie Beach

IMG_3184Est-ce notre humeur joyeuse, le joli soleil qui pointe le bout de son nez de bon matin ou le « lâcher-prise » qui opère? Nul ne le sait et pourtant le hasard de la vie nous a conduit sur une jolie route montagneuse au nord-ouest d’Ingham. Quelques 35 kilomètres et 20 photos plus tard, nous prenons conscience que cette toute petite route ne ressemble pas à cette grosse route principale dessinée sur notre carte routière… non? C’est peut-être pour cela que les conducteurs des très rares voitures croisées nous ont tous fait coucou… non? Je dois dire que je suis responsable de cette erreur puisque je suis copilote-lectrice-de-cartes depuis le début de notre périple… Oui, mais justement, ce matin, je n’ai pas jeté le moindre petit coup d’œil à  cette fichue carte… Nous sommes obligés de rebrousser chemin, nous sommes à l’opposé de la bonne direction…

Après cette mésaventure (qui apporte donc la preuve irréfutable de mon imperfection…), nous voici sur la Highway en direction d’Airlie Beach, où nous resterons deux nuits. Nous nous arrêtons visiter Townsville, qui est bien sympathique et qui aurait sans doute été une étape bien plus agréable qu’Ingham; mais nous préférons couper la route en petits tronçons. Pour ceux qui souhaite effectuer une escale sur Magnetic Island et sa réserve naturelle, Townsville est une étape parfaite!

Un lagon d’eau de mer filtrée et dénué de méduse, le « rock pool », se situe au nord de la promenade. Un poste de secours veille aux grains, les lifeguards doivent avoir les yeux partout car juste à côté se trouve aussi une aire protégée dans la mer, où la baignade est permise. D’énormes cacatoès noir mouchetés de jaune donnent de la voix sous les arbres. Nous croisons ici une jeune femme en mode Robinson « jungle » 😉 à Flo et Véro; qui vit avec son chien, sa poule, ses noix de coco et ses durians dans sa vieille voiture depuis plusieurs mois. Nous apprenons lors de cette rencontre qu’elle est originaire de Londres, que la vie « nature » est belle ici et que sa poule ne pond pas d’œuf…

Un australien rencontré lors de notre baignade au Rock-pool m’indique un endroit à ne pas rater en ville. Il s’agit de la Riverway, un parc qui se trouve le long de la rivière qui traverse Townsville. Comme les australiens sont vraiment sympas, il se rend jusqu’à sa voiture pour me rapporter un plan de la ville et m’explique comment nous y rendre. Là-bas, il y a plusieurs piscines en plein-air gratuites simplement fréquentées par des locaux, et nous pouvons voir des tortues d’eau douce. C’est un endroit que nous recommandons!

Cette ville propose aussi un musée et un aquarium « le reef », qui donne a priori un bon aperçu de la grande barrière de corail et de ses habitants… Bref, de quoi bien occuper une étape d’une ou deux nuits.

Dans l’après-midi, nous arrivons à Airlie Beach, halte nécessaire s’il en est, point de départ pour les superbes et très réputées Whitsundays Islands, eaux turquoises, récifs coralliens, plage de sable blanc la plus pure du monde (99% de silice), spots de snorkeling , le paradis en somme! Mais, ce paradis là n’est pas à la portée de toutes les bourses…

Nous découvrons cette région avec d’autant plus d’intérêt que le taux d’humidité est beaucoup moins élevé que vers Cairns, ce qui rend les balades plus faciles. La côte par ici est très jolie, joliment ciselée; la mer semble étreindre la montagne. Belle étape sur cette côte-est. Un lagon est également à disposition de la population en ville. Notre hébergement (Paradise Court) offre un studio pour 4, tout équipé avec une vraie cuisine pour le prix d’un motel ailleurs; c’est un vrai bon plan!

Demain, nous ferons route vers Mackay et le Parc National Eungella: objectif rivière, rainforest et ornithorynques…

La Côte Est: Cairns, Mission Bay et Ingham… il fait chaud sous les tropiques!

IMG_2850Je n’ai pas vu grand chose du vol Adélaïde-Cairns. Le sommeil m’a vite rattrapé juste après le décollage. Arthur aussi s’est vite assoupi. Chloé n’a pas lutté longtemps non plus. Didier a résisté, bien entendu, et c’est en musique qu’il a passé le survol de l’outback.

Au matin du 23 janvier, la chaleur nous coupe les jambes dès la sortie de l’aéroport à 8h45. Il fait 35°C au bas mot ! L’humidité de l’air est étouffante. Nos corps retrouvent les sensations désagréables déjà rencontrées à Bangkok ou encore à Koh Tao : à peine quelques pas et déjà nous sommes moites. La nuit précédente n’a pas été non plus de tout repos… Alors, nous récupérons rapidement notre voiture de location avant de rejoindre notre camping et le bungalow que j’ai réservé la veille, à Cairns même (NB: record de l’hébergement le moins cher de notre voyage en Australie pour le moment: 50 dollars le bungalow 5 places, tout équipé, avec piscine, dans le camping « Cairns Sunland Leisure Park »)

Nous sommes heureux de rencontrer enfin d’authentiques australiens, d’origine aborigène. De Sydney à Adélaïde, nous n’avions croisé que des blancs, issus de l’histoire plus récente et de la colonisation par les anglais, à partir de 1770 environ. C’est l’occasion d’expliquer aux enfants les grandes lignes de l’histoire australienne, les portugais au 16ème siècle, les hollandais, puis James Cook & Co…

Cairns est considérée comme l’étape de base vers la Grande Barrière de Corail. En effet, on y trouve pléthore d’agences de tous acabits qui proposent des tours vers le « Reef » et ses îles. Les tarifs sont proportionnels au coût de la vie en Australie et sont donc assez élevés. Pour un adulte, il faut compter au minimum 180 dollars pour une journée, équipement snorkeling et lunch inclus. Il existe des tarifs « famille » et il faut tabler sur un budget de 500 dollars pour deux adultes et deux enfants (jusqu’à 14 ans).

Des départs de Port Douglas (au nord de Cairns, 1h00 de route) sont réputés car les récifs explorés de là sont, parait-il, exceptionnels… Les hébergements doivent l’être aussi quand on considère les prix affichés pour se loger sur place.. Les excursions quant-à elles nécessitent un budget équivalent, qu’on parte de Cairns ou de Port Douglas.

Nous projetons de revenir plus tard en Australie pour découvrir la côte ouest et le centre rouge mais également pour faire les excursions qui ne s’inscrivent pas cette année dans notre budget TDM. Ce Pays continent est une vraie bonne surprise de notre TDM.

Kuranda, juste au dessus de Cairns, peut procurer une belle sortie d’une journée, avec visite d’un village aborigène reconstitué, une serre à papillons, un centre animalier… L’accès au site se fait par train ou par téléphérique et c’est très touristique, avec des ruelles où les boutiques jouent à touche-touche…

A Cairns, nous découvrons les joies du climat tropical australien, avec les plages interdites à la baignade sous peine de se faire « encrocodiliser » ou « jellyfishiliser » par des méduses dont la piqûre est mortelle ! Charmant ! La plage est marécageuse et se mêle à la mangrove sur la partie nord. Cependant, l’esplanade est bien agréable, avec une promenade de plus d’un kilomètre en front de mer, bordée par des arbres dont les branches accueillent très généreusement des oiseaux rivalisant d’énergie et de beauté. Par ailleurs, la ville a créé un lagon artificiel immense, à ciel ouvert, où le quidam peut venir se délasser librement. Entouré de pelouses, c’est un endroit fort plaisant, où nous avons passé de bons moments en famille. Dans la continuité de la promenade, un énorme parc de jeu protégé du soleil par de grands arbres et des voiles colorées a été créé pour occuper les mômes de tous âges. On y trouve aussi un petit water-park avec des jets d’eau. C’est le coup de cœur d’Arthur à Cairns !

Le parc botanique très bien conçu nous donne l’occasion de « mouiller le tee-shirt » au cœur de la rainforest, cerclés par les bruits étranges provenant des arbres, de la terre, des oiseaux… puis de découvrir la forêt aborigène avec de nombreuses essences de plantes utilisées à des fins médicinales ou dont les poisons étaient utilisés pour la chasse. Ici, c’est le paradis des moustiques, heureusement que nous sommes équipés de notre répulsif ! De gros pélicans se laissent dériver sur le lac salé et de minuscules crabes aux pinces rouges vivent dans le parc botanique, sous la mangrove, et se partagent le territoire avec les crocodiles et caïmans locaux. De petits panneaux dissuadent les volontaires à la trempette… En saison, un kiosque proposent des animations musicales au sein du parc. Nous y croisons un couple de néo-zélandais qui nous conseille quelques incontournables étapes sur l’île du nord, que nous parcourrons bientôt.

En soirée, sur le front de mer, il suffit de lever la tête pour voir des centaines et des centaines de chauves-souris qui se rendent vers le nord pour la nuit. Ce sont de gros modèles de chauves-souris, avec une envergure de plus de trente centimètres. Elles volent suffisamment bas pour pouvoir être observées facilement. C’est encore un beau spectacle de la nature. Les photos ne sont qu’un piètre pseudo-reflet d’une réalité bien plus magique… désolée!

Notre camping se trouve à trois minutes en voiture du centre-ville et nous nous y sentons bien. Nous sommes au calme, les enfants se font des copains australiens à la piscine, et comme nous restons trois nuits ici, Chloé en profite pour avancer ses leçons et boucler la sixième séquence de son année de quatrième.

Avec Didier, nous en profitons pour dresser un petit bilan très positif de notre TDM : cette aventure humaine nous soude davantage. Tout ce temps passé en famille est une grande opportunité pour nous quatre. Les enfants nous semblent encore plus proches qu’avant ; Arthur devient un grand garçon autonome et très curieux, qui nous invente des « machines à tout » sur des feuilles de papier. Digne héritier de sa mère, il crée des mots de toute pièce et la plupart sont des réussites comme cette expression mignonnette: « Il a bu de la bierge ou quoi! »! Chloé vainc sa timidité quotidiennement et développe un humour percutant qui nous ravit (« l’aumône ne fait pas le moine! »…). Elle écrit, invente des histoires dans lesquelles ses personnages voyagent à travers des paysages qui prennent racine dans notre TDM. C’est un vrai bonheur pour nous de lire ses textes. Elle veut devenir écrivain maintenant… enfin, cette semaine en tout cas…

Le 26 janvier, la route vers le sud nous conduit doucement vers Ingham. Il s’agit d’une étape pratique uniquement, histoire de couper la route. Pas grand chose à faire dans cette petite ville et c’est sans doute encore plus vrai aujourd’hui car c’est la fête nationale en Australie et tout semble mort. Les villes éteintes, les rues désertes… En effet les australiens se retrouvent en famille avant la rentrée scolaire qui a lieu le lendemain. Il n’y a pas d’animation particulière, de feux d’artifice ou de bal… C’est simplement une journée Off (et même très très Off… à notre arrivée, l’hôtel est fermé et la patronne contactée par téléphone arrive un peu moins d’une heure plus tard, en robe de plage, nous file les clefs à la hâte et s’en va illico presto… c’est la fête nationale! Nous avons eu l’impression de la déranger…). Cette escale d’une nuit nous a permis de voir passer au dessus de nos têtes des centaines de milliers de chauves-souris, sans exagérer!

 

En chemin, nous nous arrêtons sur la plage de Mission Bay, qui est merveilleuse: la vue sur les îles en face, les cocotiers, le sable fin… C’est ici que nous faisons une pause déjeuner. L’interdiction ostentatoire concernant la baignade est peut-être encore plus frustrante ici qu’ailleurs… l’eau est si claire, si limpide… et la chaleur autour… Le kit de secours en cas de piqûre (potentiellement mortelle) de méduse qui est à disposition sur la plage est quand même suffisamment dissuasif!

Comme nous avons de la chance, un cassowary a traversé la route devant nous… nous sommes heureux d’en avoir vu un à l’état sauvage!

La Great Ocean Road, partie 3: de Portland à Adélaïde

IMG_2437En théorie, la « Great » se termine après les Douze Apôtres, mais afin de clôturer cette partie de l’Australie le plus simple est d’aller jusqu’à Adélaïde en suivant la Princess Highway, que nous avions quitté vers Melbourne.

Après Portland, notre route traverse des forêts humides et luxuriantes, où les fougères inextricables envahissent le moindre interstice disponible au sol ; puis des forêts d’eucalyptus… autant de possibilités d’apercevoir de nouveau des koalas et des kangourous…

Insidieusement le décor change, les immenses forêts s’espacent jusqu’à disparaître complètement et laissent désormais la place aux plaines arides couleur de paille ; les vallons s’étendent à perte de vue et les moutons blancs sous le lourd ciel gris apportent un peu mouvement au panorama abandonné de toute âme humaine, en apparence seulement…

A Nelson, nous nous octroyons une pause au bord d’une rivière, près du Lower Glenelg National Park. Tout est bien aménagé, avec comme d’habitude des barbecues électriques couverts, et un ponton de bois nous offre un joli point de vue sur des baraques de pêcheurs et des hangars à bateaux.

A Kingston S.E. pour une nuit, nous sommes logés dans un motel bien agréable, avec une piscine et un grand jardin. La connexion internet est correcte et me permet d’envisager un peu l’étape de demain sur la péninsule du Fleurieu. Les enfants profitent pleinement de la piscine et du parc de jeux juste en face. Le Lobster est LA mascotte de Kingston (photo).

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Depuis que nous sommes arrivés en Australie, un élément nous ravit et nous étonne à la fois : il s’agit de la diversité des oiseaux connus ou méconnus que nous rencontrons sur notre parcours. Nous ne bénéficions pas de connaissances en la matière mais leur beauté suffit à nous émerveiller. Certains sont très gros comme les cacatoès noir et jaune ou blanc et jaune ; d’autres minuscules comme le superbe fairy wren d’un bleu électrique et scintillant. La galerie qui suit n’est qu’un microscopique échantillon des espèces qu’il est possible d’observer ici…

En route vers la péninsule du Fleurieu dès le lendemain, nous choisissons de passer par la côte en suivant le Coorong National Park : Bonne idée ! Nous longeons des lacs salés semi-asséchés dont l’eau évaporée a laissé derrière elle un souvenir blanc, le sel. Cet endroit, mi-lacs, mi-désert blanc, est devenu le fief de centaines d’espèces d’oiseaux. Le paysage nous surprend une fois encore ! Cette immensité est parfois ponctuée d’un village et nous croisons de temps à autre une voiture…

Puis, à notre très grande surprise, à wellington la route s’arrête ! Une barrière abaissée nous sépare d’un bras du lac Alexandrina ! Sur notre carte routière pourtant bien détaillée, nous pensions l’enjamber grâce à un pont mais rien de tout cela ! Une voiture attend déjà devant nous … le bac ! Et oui, nous sommes au bout de nul part, et il existe ici des hommes qui se relaient 24h/24 pour manœuvrer un bac afin de permettre aux véhicules de rallier les deux rives. Il s’agit d’un service public, comme l’indique un panneau, et qui est de surcroît entièrement gratuit ! C’est une bonne surprise, Arthur est enthousiasmé à l’idée de prendre à nouveau « le bateau ».

A Victor Harbor, nous sommes sur le territoire de la péninsule du Fleurieu, entre vignes, champs d’oliviers, stations balnéaires et réserves naturelles. Cette étape de deux nuits nous laissent le temps de découvrir la péninsule et le Cap Jervis d’où part le bateau pour Kangaroo Island. Nous n’irons pas sur cette île car le passage en ferry (45 minutes) avec notre voiture coûterai 409 dollars ! Une fois sur l’île (qui s’étire sur plus de 120 kilomètres…) les hébergements sont hors de prix et chaque réserve naturelle qui permet d’observer des koalas, des otaries, des pingouins… est payante et ce n’est pas donné. Depuis notre arrivée en Australie, nous avons déjà eu l’opportunité d’observer beaucoup beaucoup d’animaux dans leur milieu naturel ou dans des centres de conservation, nous nous économiserons donc ces frais superflus.

Victor Harbor, notre camp de base sur la péninsule, est une petite ville très agréable d’où part une passerelle piétonne qui mène sur l’île qui se trouve juste en face : Granite Island. L’accès est libre à condition de s’y rendre à pied. Une sorte de tramway en bois tiré par un cheval emprunte également la passerelle (25 dollars pour une famille de 4). Nous choisissons de nous y rendre à pied et gratuitement.

La faune de l’île est très riche. Une promenade d’à peine plus d’un kilomètre permet d’en faire le tour et de voir des cormorans, des pingouins, des otaries, des varans, et même pour les plus chanceux des lions de mer, des dauphins et des baleines (en saison). Les pingouins ont leur petit centre de conservation payant sur l’île (10 dollars) qui s’occupe de récupérer les affaiblis, les blessés, les orphelins… avant de les rétablir pour les réintroduire dans leur milieu naturel. Mais de nombreux abris en pierre se trouvent le long de la promenade et il est très facile de les observer de là, à l’intérieur de leur « maison ». Cette promenade a beaucoup plu à toute la famille malgré le vent violent ce jour-là.

Le lendemain, en route vers la pointe de la péninsule et le cape Jervis, nous faisons une halte devant l’île de Wright et Seal Island. La perspective sur les trois îles est superbe ! Nous parcourons ensuite les abords du Deep Creek Conservation Park qui est un paradis pour les trekkeurs ! Hop, un porc-épic passe devant la voiture : pas si lent que cela l’animal… je n’ai pas eu le temps de dégainer l’appareil photo !

La vue sur Kangaroo island est jolie de Cap Jervis où du chemin de randonnée sur sa gauche, c’est vrai… mais à part ça, rien ne casse des briques ici… A moins de vouloir se rendre sur l’île en ferry, cette étape n’est pas incontournable…

La fin d’après-midi est consacrée à la visite d’une centre de conservation privé très bien aménagé, Urimbirra Park, à 5 minutes de Victor Harbor. Le prix de l’entrée n’est pas excessif en comparaison avec celui des autres centres ; nous nous acquittons de 42 dollars pour nous quatre. Le parc est immense, dans une forêt où de joyeux kangourous sautent en groupe. Ils sont en semi-liberté, dans cet espace naturel. Certains viennent manger dans nos mains des feuilles d’eucalyptus, gourmandise que nous croyions réserver aux koalas ! Nous pouvons en caresser certains qui se laissent faire, c’est incroyable ! Une mère porte son petit dans la poche et nous caressons même la patte du bébé qui dépasse du « berceau » ! Magique pour nous tous !

D’ailleurs cinq koalas sont préservés ici et au moment où le ranger leur apporte de l’eucalyptus frais, ils se réveillent miraculeusement, descendent des arbres où ils dormaient bien entendu et viennent se régaler goulûment. Il est possible pendant ce temps de les caresser et c’est ce que nous faisons pour la seconde fois. Ils sont vraiment tout doux, cet instant est toujours aussi génial !

Petit instant « adrénaline » pour Chloé qui ose prendre un serpent dans ses mains, avec l’accord du ranger bien sûr !

Des wombats ont leur territoire privé, gorgé de galeries souterraines, de buissons, de branchages… et nous n’en verrons pas l’ombre d’un seul ; c’est d’ailleurs normal il s’agit d’animaux nocturnes.

Des émeus et de nombreux autres oiseaux, des perroquets de toutes les couleurs, des pigeons étranges… sont ici chez eux. Et nous traversons de géantes volières où la chasse aux plumes est de nouveau ouverte pour Chloé et Arthur !

Dans cet endroit nous avons eu la chance de voir un animal préhistorique en voie d’extinction. Il est endémique en Australie et tout est mis en œuvre pour le protéger car il en resterait seulement un millier dans le pays. Il s’agit du cassowary, espèce d’autruche géante avec une tête de dindon et une bosse cornue sur le haut de la tête; son cou est bleu et rouge. Il mesure près de deux mètres et il n’est pas évident d’en observer dans la nature, au cœur de la rainforest australienne. Sans le cassowary, plus de rainforest car il se nourrit de gros fruits et de leurs graines, ainsi que de plus de 230 espèces botaniques différentes, dont ils sèment ensuite les graines ou les pépins grâce à ses déjections partout sur son territoire. Il est donc un élément majeur de la préservation des rainforests. Et c’est vrai qu’il a une tête de dinosaure avec sa grosse bosse au dessus de la tête ! Peut-être aurons-nous la chance d’en voir sur la côte-est au cours des prochaines semaines ?

Nous passons notre dernière nuit sur la côte sud de l’Australie à Adélaïde même, qui semble être une ville agréable, entourée de parcs et de jardins. Nous déplorons tous les parkings payants… et notre choix d’hébergement ! J’ai choisi pour cette courte nuit (notre vol pour cairns est à 6h00) un backpackers en centre-ville… un fiasco ! Accueil inexistant ! Chambre aveugle et qui donne directement sur le trottoir ! Salle d’eau et toilettes communes dans un état déplorable pour ne pas dire insalubre : on se sent soudain très propre et on se dit que la douche peut bien attendre le lendemain… Idem pour les toilettes… Pire que ça ? Peut-être les toilettes de la gare de Bangkok et encore… Heureusement, les WC du Mac-Do tout proche nous ont sorti d’affaire… En réalité ce backpackers sert à loger les sans-abris du coin qui squattent le canapé et les communs lorsque la porte d’entrée n’est pas fermée. La cour des miracles à Adélaïde en somme. Les enfants n’osaient pas bouger de la chambre ; il faut dire qu’Arthur a offert un dessin à une malheureuse vieille femme démente et que celle-ci l’a poursuivi en hurlant dans le couloir… effrayant les deux enfants pour le reste de la nuit . Un tour du monde, c’est aussi parfois quelques déconvenues… Alors, un petit conseil: devant tout panneau « Adélaïde Backpackers  Accomodation »… Fuyez!

Ce fut malgré tout l’occasion de parler de la précarité qui n’épargne visiblement pas certains australiens. Avant de partir pour l’aéroport, j’ai donc déposé dans la cuisine commune le reste de nos provisions pour faire des heureux.

L’arrivée à l’aéroport est étrange et surréaliste : nous remisons notre voiture de location dans le sous-sol à 4h30 du matin. Personne. Nous traversons l’esplanade de l’aéroport seuls, avec notre chariot à roulettes. Personne. Nous pénétrons dans le hall de l’aéroport : Personne ! Pas un seul agent ne se trouve là et, hormis les portes qui coulissent à notre passage et l’escalator qui fonctionne, rien ne laisse penser que cet aéroport est ouvert. A l’étage, enfin, deux agents procèdent à l’enregistrement de nos bagages et nous sommes au moins six passagers en salle d’embarquement à 5h00 ! Allez, petite sieste avant de nous envoler pour Cairns afin d’entamer la seconde partie de notre voyage en Australie : la côte-est !

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La Great Ocean Road partie 2: Du Cap Otway à Portland

IMG_1624Sans compter la Tasmanie, le Cap Otway est le deuxième point le plus au sud de l’Australie après la pointe du Wilson’s Promontory. Il existe d’ailleurs une randonnée de 104 kilomètres passant par Otway reliant Apollo Bay aux douze apôtres qui se déroule sur 5 ou 6 jours; ça doit être fantastique.

Après Skenes Creek, Apollo Bay et le Cap Otway, nous reprenons la route vers Portland mais cette journée va devrait être bien emplie car nous avons beaucoup de choses à voir en chemin!

Après Bells Beach, une autre plage de surf très réputée se nomme Johanna Beach. Tout comme sur le sable de sa cousine, le vent souffle et bourdonne sans cesse; les vagues nous paraissent plus impressionnantes qu’à Bells Beach; d’ailleurs, pas l’ombre d’un surfeur ce matin! De jolie plateforme de bois fondue dans le paysage nous permettent, une fois en haut des dunes, d’avoir une belle vue d’ensemble. Le temps est meilleur qu’hier et la lumière plus radieuse, c’est encourageant pour la suite de la journée. Et J’ai enfin réussi à photographier le scintillant oiseau bleu ultra-rapide, qui s’appelle Fairywren.

Toujours « on the road », nous profitons d’une halte aux Gibsons Steps. Nous sommes descendus sur la plage par un petit escalier sécurisé. Nous marchons jusqu’à la mer, puis, nous retournant, nous nous trouvons face à cette falaise jaunâtre telle un mur infranchissable! Nous nous sentons tout petit! Un énorme bloc de roche est planté là, au milieu de l’eau, tel un pain de sucre en Baie d’Ha Long qui aurait perdu ses potes! Ce site n’est pas très connu mais il mérite vraiment d’y faire ne serait-ce qu’un court arrêt. Le vent souffle toujours beaucoup et malgré cela, des hélicoptères de tourisme passent fréquemment au dessus de nos têtes…

Enfin, nous arrivons sur LE site incontournable de cette Great Ocean Road: Les Douze Apôtres! Ce nom récent a été attribué dans les années soixante afin d’attirer des touristes ici et visiblement, ça fonctionne très bien! C’est le premier endroit où il y a du monde depuis notre arrivée en Australie il y a deux semaines. Cependant, cet endroit est tellement bien aménagé et les infrastructures si bien réalisées que nous ne nous sentons pas du tout les uns sur les autres! Le centre des visiteurs présente des informations sous forme de panneaux explicatifs, extérieurs pour la plupart, et un accès souterrain sécurise le passage vers la côte. Ajoutons que le parking et l’accès sur le site sont gratuits. C’est un endroit formidable!

C’est spectaculaire! Nous circulons sur de grands pontons en bois à flanc de falaises, face aux pains de sucre, qui ne sont plus douze aujourd’hui mais sept, l’érosion faisant son lent travail… La beauté des lieux est indescriptible, la lumière du soleil apporte du relief à ses fiers esseulés, debout! Contre 95 dollars par personne, on peut survoler le site en hélicoptère pendant 10 minutes et c’est sans doute merveilleux également. Dans la réserve tout autour, on peut observer des bandicoots et nous avons eu la chance d’en apercevoir un brièvement.

A peine remis de cet endroit enchanteur, un autre site nous impose un arrêt: il s’agit de Loch Ard Gorge et là, c’est tout autre chose mais c’est exceptionnel également! L’érosion a creusé des galeries dans les terres, créant ainsi des falaises en « dentelle », hautes de 50 mètres! Les vagues s’engouffrant dans ses étroits couloirs prennent de la puissance, de la vitesse et créent des blowholes de 30 mètres de haut! C’est extrêmement dangereux pour quiconque passerait les rambardes de sécurité… mais c’est magnifique! La différence de niveau d’eau entre chaque vague est à peine croyable! Ici, on voit la mer grimper les falaises en une seconde, avec l’aisance d’un chat grimpant à l’arbre, comme des chutes d’eau inversées… Il faut voir ça! Magique! C’est évidemment un haut-lieu de naufrages, et plus de 80 bateaux ont sombré sur ces côtes en moins d’un siècle! Lors du naufrage du Loch Ard en 1878, il y eut miraculeusement deux survivants; et le site prit le nom de ce bateau, la mer ayant été, exceptionnellement, moins meurtrière qu’à son habitude…  Ce fut d’ailleurs son unique fait de clémence!

Passant ensuite Port Campbell, bourg mignonnet sur la Great, nous visitons Tower Hill, une réserve naturelle (gratuite) aménagée autour de deux cratères volcaniques, d’où partent plusieurs courtes randonnées chacune d’une durée de trente minutes à une heure. Deux lacs permettent d’observer de nombreux oiseaux, parmi les roseaux; des émeus se dandinent calmement avec leurs petits, quelques koalas dorment dans leurs arbres fétiches et des wallabys jouent à cache-cache avec les visiteurs… c’est un paradis pour la faune locale et pour les grands enfants que nous sommes! En chemin, nous avons rencontré une clôture de …chaussures!

A Portland, en fin d’après-midi, nous prenons nos marques dans notre cabane au cœur d’un camping convivial et très bon marché. Un koala dort dans un des eucalyptus situé sur le terrain; nous avons de la chance! Notre chalet est bien équipé et nous bénéficions même d’un accès internet gratuit et illimité… Chloé est ravie! Moi, j’ai surtout remarqué le mini-four qui va me permettre de faire cuire son gâteau d’anniversaire demain… 13 ans déjà!

Un anniversaire sur le TDM, ça ressemble à ça: chansons au réveil, petit déjeuner et ouverture de ses cadeaux, puis randonnée de 8 kilomètres sur les falaises côtières pour avoir l’immense privilège de voir deux colonies d’otaries au Cap Bridgewater! Nous avons marché plus de deux heures et demie, sous le soleil, au dessus d’une eau turquoise et limpide. Quelques randonneurs croisés sur le chemin seulement. Pour ceux que la marche rebute, une alternative coûteuse permet de prendre un petit bateau qui vous conduit directement face au domicile des otaries, en dix ou quinze minutes, pour 40 dollars par adulte et 20 dollars pour les enfants. Le bateau pousse la balade dans une grotte, histoire de justifier ses tarifs… Notre randonnée nous a permis de prendre un bon bol d’air et d’observer, à partir des plateformes en surplomb, une quarantaine d’otaries au total, avec de très jeunes individus. Leur cri est vraiment singulier, nous sommes restés là longtemps puis avons poussé jusqu’au Cap Bridgewater, quelques centaines de mètres plus loin.

 

De là, un sentier se poursuit jusqu’aux Blowholes 4 kilomètres plus loin, mais avec Arthur… nous nous sommes contentés des 8 kilomètres aller/retour et comme ce n’est pas du tout plat, il a quand même râlé sur la fin: « j’en ai marre de monter, toujours monter! »… Tout ça fut bien vite oublié lorsque nous avons mangé notre premier fish & chips depuis l’Afrique du Sud, à la demande de Chloé, qui a choisi son menu pour cette journée exceptionnelle! Le délicieux gâteau « maison » est venu couronné cette journée et nous l’avons savouré celui-ci car nous n’avons pratiquement jamais de four dans les hébergements!

Dans l’après-midi, nous sommes allés nous promener autour du lac de Portland, où quelques pneus pendus à un saule pleureur ont fait le bonheur des enfants!

En soirée, nous avons rencontré de jeunes suisses qui arrivent de la côte est et qui débutent la GOR; nous en avons bien sûr profité pour échanger nos bons plans et je prends conscience que nous n’avons pas d’ébauche de carnet de route sur cette seconde partie, qui débutera d’ici quelques jours… il va falloir s’y mettre!

Il nous reste encore trois étapes avant de nous envoler vers Cairns, et la péninsule du Fleurieu est pleine de promesses…

La Great Ocean Road* partie 1: d’Anglesea à Cap Otway

IMG_1297En cette période estivale décroissante (la rentrée scolaire a lieu la semaine prochaine en Australie), nous sommes surpris par la quiétude environnante. Même si de nombreux hébergements sur la côte sont complets, il n’y a ni beaucoup de monde sur les sites touristiques ni la queue aux caisses des supermarchés. Nous trouvons toujours de la place très facilement pour nous garer et tous les parkings sont gratuits. A ce propos, au sujet des déplacements et de la cartographie, une chose est très bien faite dans ce pays: dans chaque office du tourisme (Visitor centre) de nombreuses cartes routières très bien faites et très détaillées sont à la disposition de tous sur les présentoirs; il est donc parfaitement inutile d’investir dans une carte type « Michelin local ». Au fur et à mesure, nous prenons donc les cartes qui nous intéressent et laissons dans les hébergements celles qui ne nous servent plus. Qui dit route dit panneaux et en voici certains qui nous ont marqué:

Après ce point pratique, reprenons le fil de l’histoire, celle des Coloriés en Australie. Nous avons quitté Philip Island le 14 janvier. Si nous avions eu plus de temps, nous y serions certainement restés un ou deux jours de plus car il y a de nombreux sentiers de randonnée et beaucoup de sites très diversifiés à visiter. L’Australie est un pays-continent et il est difficile d’anticiper et de s’approprier cette immensité d’un point de vue « timing » pour élaborer un carnet de route. Nous avons prévu 17 jours pour la partie Sydney-Adélaïde et 29 jours pour la partie Cairns-Sydney. 46 jours en Australie, c’est déjà un très beau road trip! Mais nous pensons qu’il faudrait bien plus de temps pour visiter l’essentiel de l’île aux Kangourous (du coup, nous devrons y revenir!!!).

Ce qui est génial ici, ce sont les grands espaces et la nature richissime… nous fuyons du coup les villes et c’est la raison pour laquelle nous avons choisi de traverser Melbourne sans nous y arrêter… Oui, oui, c’est sans doute dommage, nous le savons bien. Melbourne est paraît-il une très belle ville mais nous n’avions pas envie de cela. Chacun son TDM!

Nous arrivons donc à Anglesea le 14 janvier, à 3h00 de route de Philip Island. Nous sommes sur la GOR*, ça y est! La côte est vraiment très jolie! C’est ici que nous validons le record de notre hébergement le plus cher! C’est un peu de notre faute, nous n’avions rien anticipé faute d’une bonne connexion internet au cours de nos précédentes étapes… Après avoir tenté notre chance dans plusieurs motels ou backpackers tous complets de Geelong jusqu’ici, nous acceptons ce qui reste de disponible: une nuit en cottage chic dans un resort chic…avec un prix choc !!! Comme chat échaudé craint l’eau froide, nous profitons de l’excellente connexion internet de cet endroit luxueux pour réserver nos prochains toits jusqu’à Portland!

Sur la GOR, c’est le paradis du surf et des vans , alors, dans la famille campervan, j’aimerai… le VW Orange!

 

Une fois l’arrête au fond de la gorge décoincée, on peut enfin savourer les alentours… de jolis bateaux de plaisance, une plage où s’adonner à l’apprentissage du sport local: le surf! D’ailleurs, nous nous y sommes mis…

… le temps d’une photo!

Comme c’est amusant de regarder les jeunes et moins jeunes apprendre à se hisser sur la planche sous les coups de sifflet de la monitrice…

Sans oublier un passage obligé à Bells Beach: cette plage mythique entre Torquay (berceau du surf australien) et Anglesea, réputée pour le surf dans le monde entier, est également célèbre depuis Point Break, film dans lequel Keanu Reeves doit faire face à un dilemme cornélien… Effectivement, il y a de la vague et du vent par ici: Les rouleaux sont effrayants même de loin! Le bruit assourdissant qui résulte de ce perpétuel mouvement est incroyable, un brouillard de brise s’élève au dessus de la plage et l’épaisse écume salé s’envole comme de minuscules morceaux de nuages; si bien qu’en ouvrant simplement la bouche, nous avons l’impression d’avoir du sel sur la langue! Il s’agit d’un bel endroit et Didier est heureux d’être là, dans le décor d’un de ses films préférés.

Le lendemain, nous poursuivons cette très « agréable route de l’océan » en direction de Skenes Creek, près d’Apollo Bay. En chemin, nous faisons halte à Aireys Inlet où la couleur turquoise de la mer nous émerveille, de la vue que nous en avons du Split Point Lighthouse, le joli phare perché sur les rochers, et des plateformes panoramiques aménagées tout autour ! En saison, on peut y voir des baleines.

C’est à Lorne que nous déjeunons, à l’abri du vent, entre la plage et l’esplanade verdoyante de la ville: Nous pique-niquons en compagnie de Coco, un perroquet blanc et jaune, qui s’invite à notre table; les enfants adorent voir sa crête jaune s’agiter lorsqu’il dodeline de la tête! C’est un endroit très prisé des familles australiennes qui viennent s’y dégourdir les jambes à l’occasion d’une partie de cricket en famille. Encore une fois, il y a un énorme playground : ça aussi c’est un des très bon côté de l’Australie lorsqu’on voyage avec des enfants!

De Lorne, en quittant la GOR, il suffit de faire dix kilomètres dans les terres pour arriver dans une forêt humide, très humide. Un sentier et quelques 250 marches au coeur de la dense forêt envahie de géantes fougères, mènent aux Erskine Falls. Les garçons ont poussé la balade jusqu’au pied des chutes. Arthur était très fier! Avant de retrouver la voiture, il faut remonter toutes les marches et là, il était moins fier…

De retour sur la « Great », nous profitons de mille jolis points de vue sur la côte car la route très sinueuse s’insère entre les falaises et la mer: Waouh! Tout au long de cette portion sont aménagées de nombreux parkings afin de d’appuyer sur le déclencheur de l’appareil photo!

Puis, nous arrivons à Kennett River, au sud de Wye River. Arthur s’est endormi et nous le réveillons car on nous a conseillé cette balade de quelques kilomètres où il est possible d’observer des koalas dans leur milieu naturel. Bingo! Juste à côté du parking, dès le début de la balade, nous voyons deux koalas de tout près dans de petits eucalyptus. C’est le bonheur pour les enfants (pour nous aussi)! Ils ne sont pas seuls, les bestiaux! De nombreux perroquets multicolores s’approchent de nous, sans crainte. C’est une vraie attraction, des gens leur distribuent des graines de tournesol et ils viennent se poser dans leurs mains, sur leurs bras ou leur tête. Pour Chloé et Arthur, la chasse aux plumes reprend et il y a matière à collecter par ici! Nous poussons la balade plus loin, entrevoyons encore un ou deux koalas d’assez loin puis décidons de reprendre la route. Un petit eucalyptus se situe juste à côté du café, sur le parking et Didier repère un koala juste là, à notre hauteur; nous sommes à quelques centimètres de lui, il dort et nous le caressons!!! Nous avons bien du mal à réaliser que nous sommes en train de caresser un koala sauvage dans son milieu naturel, en dehors de toute réserve! C’est spectaculaire! Il est tout doux, voire plus doux que le doudou koala d’Arthur! Nous restons là longtemps, à profiter de cet instant magique! Voilà une des grandes merveilles de la Great Ocean Road!

Nous arrivons dans l’après-midi à Skenes Creek, six kilomètres avant Apollo Bay. C’est à peine un village, plutôt un lieu-dit, où Devon et son épouse nous accueillent joyeusement! Devon, qui a dans les soixante-dix ans, apprend le français grâce à une application sur son téléphone! Mais c’est en anglais que nous discutons et qu’il nous indique avec entrain ce que nous devons voir ces deux prochains jours. En fin d’après-midi, une grande balade sur la plage juste en face du motel nous ravit: les vagues déferlent sur des roches d’origine volcaniques. Le décor minéral est lunaire, et l’emprunte laissée par l’éclosion des bulles de gaz est fantastique! Un blowhole nous occupe pendant une demie-heure dans de grands éclats de rire: c’est un peu mouillés que nous poursuivons la balade jusqu’à la petite plage où nous trouvons trois étoiles de mer pétrifiées. Cet endroit est l’occasion rêvée pour faire un mini-cours de sciences de la vie et de terre improvisé: observation de la bouche des étoiles de mer, fracturation de la roche volcanique qui est poreuse, rappel pour Chloé sur la densité…

Le lendemain matin, sur les conseils de Devon, nous partons vers 7h00 afin d’arriver tôt au Cap Otway pour observer de nombreux koalas en parfaite liberté, dans la Parc Naturel autour du phare. Cap Otway est tout d’abord tristement célèbre pour les nombreux naufrages qui ont eu lieu au large de cette proéminence rocheuse et abrupte. Le parc du phare est encore fermé à cette heure. Nous n’irons pas le visiter mais il peut constituer un bon départ de marche sur la côte (17 dollars l’entrée quand-même!). Un route qui serpente jusqu’au coeur de la forêt nous donne dans un premier temps l’occasion de voir de nombreux kangourous, pas encore couchés.

Dans la forêt d’eucalyptus qui borde l’unique voie d’accès à cet endroit, il suffit de lever la tête et d’être un peu patient pour se retrouver face à face avec des koalas bien vifs et qui sautent! Les koalas sautent, c’est bizarre mais c’est vrai! Nous en voyons une multitude ici, dont deux mères avec leur petit dans le dos et jusqu’à quatre individus dans le même arbre! (à l’entrée du campground, dans l’énorme eucalyptus sur la gauche) . Il est difficile de dire combien nous avons eu la chance d’en observer mais sans doute plus d’une trentaine au total. Arthur décide de planter des eucalyptus dans le jardin à notre retour en France pour que des koalas viennent s’y installer…

Cependant, le moment le plus magique est incontestablement celui où nous nous retrouvons face à un koala curieux qui descend de son arbre, s’installe sur une branche très basse pour venir nous sentir et nous observer, juste droit devant à 3 mètres. Il n’est pas effrayé, juste intrigué par notre présence sur son domaine. Cette rencontre dure au moins 30 minutes car nous restons là, seuls et immobiles devant un spectacle aussi irrationnel! Dans ce contexte, nous mesurons bien entendu notre chance de vivre ces moments très émouvants! J’en ai même oublié que j’étais en sandales dans les fougères, et qui dit fougères dit vipères… (dixit mon papa).

Nous sommes revenus à Skenes creek en faisant une boucle par la route des chutes et nous nous sommes rendus aux Triplet Falls, deux kilomètres derrière la « tree top adventure ». Une balade d’une heure à travers l’humide forêt luxuriante, parmi le chant particulier des perroquets noir et jaune dont nous ne connaissons pas le nom (Olivier, as-tu une idée?) . Encore une balade à recommander, à l’ombre de la très touristique « tree top adventure »… tranquillité garantie!

Le retour se fait pas une route dangereuse limitée à 25km/h… à vous donner la nausée!  Prudence!

Et ce n’est pas fini!

 

 

 

 

 

 

 

 

Philip Island, une étape îlienne à ne pas manquer!

IMG_0574A tous ceux qui hésiteraient à quitter la Princess Highway pour pour faire escale ici et qui préféreraient filer directement à Melbourne, nous les invitons à lire cet article avant d’appuyer sur le champignon…

Cette étape en « cabin » est idéale; on peut cuisiner, les enfants se font des copains et une buanderie est à notre disposition (croyez-moi, une bonne lessive à la machine ce n’est pas du luxe de temps en temps!)

Petite info utile et pratique pour commencer: Internet n’est pas disponible partout dans l’île donc, pour les routards à venir: La librairie de Cowes, au nord de l’île, fournit trois postes informatiques et du Wifi gratuit. Il est également possible d’y scanner des documents gratuitement. Le personnel y est super sympa et de bon conseil. Pour ceux qui chercheraient un accès internet, c’est l’endroit idéal; tout comme au Harry’s on (sur l’esplanade à Cowes).

Par contre, évitez les tarifs exubérants de Computers internet services… 3 dollars les 15 minutes d’internet et 70 dollars les 45 scanners en format A4! … Fuyez

Cette île est surtout connue pour son Grand Prix Racing Circuit et pour la parade des pingouins sur Summerland beach le soir venu. Elle recèle pourtant de très nombreux autres atouts et les amoureux de la nature et du surf s’y retrouveront !

Lors de nos promenades, nous avons vu de très nombreux wallabies et kangourous, en pleine nature, dans le bush. Chaque fois, c’est émouvant et nos yeux d’enfants se réjouissent de ces rencontres fortuites ! De jolis coins comme Cat Bay ou Smiths Beach sont propices à l’observation des marsupiaux.

La pointe des Nobbies à l’extrémité ouest de l’île est un endroit à découvrir absolument ! On y trouve le Nobbies Centre avec un point d’observation sur Seal Rocks, juste en face , où des milliers d’otaries prennent le soleil, affalées sur les rochers surtout de juillet à décembre. Une jolie promenade aménagée en bois descend au milieu de la végétation et de nombreux points de vue magnifiques ponctuent la balade : Seal Rocks , la mer, les tanières à pingouins ou le Blowhole, tout au bout du ponton. Le vent en pleine tête (car ça souffle par ici!) , nous profitons des jolies couleurs de la fin d’après-midi.

Sur le retour, quelques wallabies prennent la pause et nous découvrons de gros oiseaux étranges, mélange de dindons et de canards, gris et jaune. Le soir est aussi prétexte pour partir en observation dans les bosquets en quête d’opossums, de jolis rongeurs assez farouches. Comme cette chasse photographique a lieu la nuit, cela amuse beaucoup Chloé et Arthur, qui sont un peu effrayés quand même… surtout lorsque nous effrayons sans le vouloir des kangourous qui s’enfuient très bruyamment…

Pour ceux que ça intéresseraient, la parade des pingouins a lieu tous les soirs sur la plage de Summerland, non loin des Nobbies. L’accès est payant et pas donné. 59 dollars pour nous quatre… on passe notre chemin, d’autant plus que nous avons déjà eu l’occasion de rencontrer des manchots du Cap en Afrique du Sud, pour une somme dérisoire et dans un cadre plus naturel car ici, les spectateurs sont installés dans des gradins comme au spectacle, au moment du retour sur la plage de ces « dandineurs » bicolores. Sinon, petite astuce : quand on vient des Nobbies, il existe un sentier à droite (quelques centaines de mètres avant l’accès « officiel » de la plage aux pingouins) qui mène à la plage de Summerland par des moyens détournés… tentez votre chance !

Le Centre de Conservation des Koalas est par contre un endroit que nous recommandons car il est très bien conçu, pédagogique et il est aisé ici d’observer ces mammifères protégés. L’entrée « famille » coûte 29 dollars. La visite libre s’organise en trois temps :

  • A l’intérieur du bâtiment d’accueil se trouve un musée pédagogique qui explique de nombreux aspects de la vie du koala : anatomie, habitat, régime alimentaire, reproduction, prédateurs…
  • Dans le parc, on trouve d’une part deux enclos d’un demi-hectare chacun qui protègent cinq koalas chacun. Vue la taille de chaque enclos, on peut quand même parler de semi-liberté. C’est ici que nous avons pu observer longuement nos premiers koalas : WAOUH !!! Nous avons eu beaucoup de chance car en début de matinée, à l’ouverture du parc, ils sont bien actifs… nous en avons vu dormir (c’est immanquable!) mais aussi se déplacer, manger de l’eucalyptus, se battre avec leurs congénères (pas si pacifique la bestiole…) et même communiquer par de petits cris. C’est magique !
  • Une réserve naturelle clôturée de plusieurs hectares protège et retient captifs une dizaine d’individus koalas… là, c’est un peu plus compliqué de les repérer car la forêt est dense et immense mais nous en avons quand-même vu trois dans cette zone, non loin du second enclos.

Cette visite a enchanté toute notre famille et nous y avons rencontré un couple de français qui vit en Australie pour une année ; leur périple se termine dans moins de deux mois et nous en avons profité pour échanger nos blogs de voyage.

A côté de ce centre, au nord, on trouve une promenade dans la forêt d’eucalyptus d’Unwin Roberts (à la sortie du centre, deux fois à droite), où de nombreux wallabies sautent au milieu des fougères ! Trois ou quatre kilomètres sous la pluie, avec le chant des oiseaux multicolores… c’est sympa ! Les enfants font d’ailleurs une chasse aux plumes multicolores dans le pays. Des oiseaux merveilleusement beaux volent chaque jour au dessus de nos têtes dans cet extraordinaire pays. Rodolphe notre beau frère ne serait pas en reste ici!

Pour les gourmands et les jours pluvieux, une chocolaterie artisanale fait un tabac sur l’île… nous n’y sommes pas allés, faute de temps.

Par contre, nous n’avons pas loupé la réserve naturelle de Woolamai et sa plage de surfeurs, glissant élégamment sur la vague formant un rouleau : Waouh! c’est trop beau et ça donne envie d’apprendre… on pourrait rester là des heures!

Un autre endroit à découvrir sans doute: la réserve de Churchill Island au nord-est mais l’accès est réglementé et payant: 10 dollars.

Pour finir, une autre info utile: les chiens et les chats ne sont pas autorisés dans les réserves et les parcs nationaux. De même il est formellement prohibé de faire ne serait-ce qu’un mini-feu de camp ou un barbecue dans ces espaces protégés trop souvent meurtris par des brasiers d’origine accidentelle.

Prochain objectif: traverser Melbourne et emprunter la mythique GOR: Great Ocean Road!

 

 

 

L’Australie… enfin des images et des mots! De Sydney à Philip Island via la Princess Highway

IMG_0159De bon matin nous posons le pied sur le sol australien, à Sydney. Il fait beau, tout paraît simple dès la réception de la voiture de location dans l’enceinte de l’aéroport. Nous avons décidé la veille de nous diriger tout de suite vers le sud et la côte. Nous avons envie de grand air, de nature. Nous reviendrons visiter Sydney dans cinq semaines, à la fin de notre road trip, avant de nous envoler pour Nouméa.

Retrouver notre indépendance dans les déplacements nous procure un bien immense ! Didier s’était déjà habitué à la conduite à gauche en Afrique du Sud en septembre dernier. Pas de difficulté pour la conduite. La signalisation est claire, les routes parfaitement entretenues… c’est facile !

Tout nous plaît beaucoup, les maisons colorées en bois, les jardins sans clôture, les grands, très grands espaces, les jolis panneaux jaunes, comme le logo de BAU ! Pour ce soir, j’ai réservé une chambre spartiate dans un hôtel à Kiama (en mode backpackers, salle d’eau commune). Si la chambre n’est autre qu’un placard minuscule avec quatre lits superposés, les douches sont bien chaudes et la literie confortable. Arrivés assez tôt, nous profitons pleinement d’un pique-nique dans un parc de jeux, puis de la plage, de la baignade, et d’une balade très agréable en front de mer du côté du Blowhole (sorte de geyser marémoteur).

Bon, concernant le coût de la vie et notamment l’alimentation, c’est super cher : il faut être malin et privilégier les produits en promotion, les fruits de saison et ne pas se laisser tenter par les produits importés,comme le fromage ou les yaourts. Il existe plusieurs chaînes de supermarchés comme Woolworths, IGA, Coles, Aldi (celui-ci est très valable au niveau des prix, on y trouve par exemple des packs d’eau quatre fois mois chers qu’ailleurs!)

Les espaces de jeux sont très grands et hyper bien aménagés avec beaucoup d’agrès et des skate parcs, de nombreuses tables de pique-nique, des toilettes sèches très propres et des espaces « barbecue électrique gratuit ». On trouve d’ailleurs ces derniers un peu partout afin d’éviter les feux de forêt ou de bush occasionnés par des barbecues au feu de bois.

Concernant les incendies, des panneaux lumineux installés au bord des routes indiquent en temps réel le niveau de risque en fonction du temps, de la température et du vent.

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Les australiens semblent très décontractés et souriants. Ils ne sont pas aussi grands que ce que je m’imaginais. A chaque coin de rue, il y a un minivan VW qui nous attend, des planches de surf ou des kayaks de mer sur les toits des vans ou des 4X4. La chemise à carreaux est reine ici ! A la radio, quelque soit la station, on entend des vieux standards des années 70 ou 80.

Notre formule pour visiter ce magnifique pays est la suivante : road trip en voiture de location, hébergement dans des motels, hôtels, auberges de jeunesse, ou cabins (mobil-homes) dans les campings, en privilégiant le moins cher à chacune de nos étapes. Pour les repas, pique-niques chaque fois que ce sera possible le midi et cuisine en mode D le soir. Les chambres des motels disposent d’une coin tambouille avec bouilloire, micro-onde et parfois plaques électriques. Les cabins dans les campings disposent d’une cuisine complète ou d’une cuisine commune très bien équipée. En Asie, nous avions beaucoup dîné au resto ou dans les cantines de rue, sur les marchés de nuit ; en Australie, ce n’est pas dans notre budget. Un nouveau mode de vie s’offre à nous !

Après une très bonne nuit de sommeil, nous prenons la route vers Bateman’s Bay. L’étape n’est pas longue, nous prenons donc le temps de nous arrêter à chaque joli point de vue et ils sont nombreux !

Sur la route, de nombreux panneaux nous alertent sur la présence éventuelle de kangourous et de wombats … mais pas un seul en vue ! Les wombats sont de gros mammifères courts sur pattes mi-cochon mi-ours (un peu d’imagination!). Les paysages ressemblent parfois au bocage normand, parfois aux côtes bretonnes, parfois aux plages américaines qu’on peut voir à la télévision… C’est très varié et toujours superbe. Les côtes sont préservées : les stations balnéaires n’ont pas encore donné l’opportunité aux promoteurs d’élever des immeubles modernes face à la plage. Seulement parfois quelques R+1, bien intégrés dans les sublimes paysages. Nous avons passé la nuit dans un motel très fonctionnel avec un grand parc de jeux juste en face, et la plage de la baie juste de l’autre côté de la route : impeccable pour les enfants et les balades en famille !

C’est ici, à Bateman’s bay dans le parc du golf, que nous avons vu notre première douzaine de kangourous. Ils se reposaient à l’ombre de conifères et nous n’avons pas eu la chance de les voir sauter. Nous sommes restés là de longues minutes, à les observer avec nos yeux d’enfants. C’était extraordinaire. Oh, nous avons vu des wombats aussi, mais morts au bord de la route, sans doute percutés par des voiture durant la nuit…

Il y a des parcs nationaux partout ! De ce point de vue, ça nous rappelle beaucoup l’Afrique du Sud. La plupart sont gratuits mais quelques-uns nécessitent de s’acquitter d’un droit d’entrée par véhicule valable un ou deux jours.

A Mallacoota dans le Victoria, notre troisième étape, nous nous sommes retrouvés dans un camping perdu. C’est en pleine nature, quelques kilomètres sous Eden (plus touristique et plus chère mais qui mérite un arrêt d’une demie-journée). Le camping était peuplé d’australiens en vacances pour la plus grande joie des enfants qui n’ont pas tardé à se faire des amis, comme Lulu et Eva. Ils discutent en anglais tout en jouant ! Chloé a ainsi beaucoup progressé sans s’en rendre compte. Arthur apprend de nouveaux mots chaque jour et s’exprime avec ses copains dans une langue très spécifique, astucieux mélange de français, d’anglais et de signes auxquels viennent s’ajouter parfois des mots parfaitement inventés venus de nul part !

C’est dans ce décor au fond des bois que nous avons également rencontré Eva et son papa, français expatriés à Melbourne depuis plusieurs années. La petite fille du même âge qu’Arthur parle couramment trois langues : l’anglais, le portugais (langue maternelle de sa maman) et le français. C’est génial !

C’est d’ailleurs lors d’une discussion avec le papa d’Eva, sur la terrasse, que Didier et moi avons vu notre premier gros kangourou « sauteur » qui est passé rapidement devant nos yeux incrédules, traversant l’allée du camping à grande vitesse ! Arrêt sur image ! Spec-ta-cu-laire !:) Les enfants regrettèrent de ne pas être restés ici plus longtemps mais un road trip implique nécessairement un mouvement en avant… alors en route !

Avec ce rythme de croisière soutenu, ce n’est pas évident de gérer l’école en voyage… Depuis notre arrivée en Australie, quelques jours plus tôt, les enfants n’ont pas plongé le nez dans leurs cahiers… C’est l’école de la vie qui a pris le relais !

A Lake’s Entrance, il fait bon s’arrêter et se promener le long de l’estuaire, au milieu des bateaux et des kayaks. De nombreuses promenades aménagées permettent de découvrir tous ces superbes paysages alliant terre et mer. Marie, Benoît et leur bébé Nolan ont croisé notre route ici ; ils passent un mois sur les routes australiennes en mode campervan puis passeront un mois en Nouvelle Zélande avant de rentrer en France. Ce pays les enchante également.

Nous avons dormi à Bairnsdale, dans un motel très bien aménagé avec une piscine. Le monsieur attentionné à l’accueil nous a donné un plan détaillé de la ville avec les points intéressants à voir alentour. Une très grande esplanade naturelle se situe à l’entrée de la ville, avant le pont sur la droite. On y trouve des aires de barbecue et de grands jeux en plein air, avec tyrolienne, toboggan géant… Ce sont des endroits parfaits pour les repas dehors avec des enfants. Ici, les pigeons sont des perroquets blanc et jaune et les boîtes aux lettres forment de rigolotes brochettes complètement dépareillées: j’adore!

Nous quittons Bairnsdale pour Philip Island. En chemin, nous prévoyons de faire un détour afin de passer l’après-midi au Wilson’s Promontory National Park (gratuit) qui est très célèbre car il s’agit d’une immense réserve naturelle en bord de mer où il est possible de passer plusieurs jours (campings très chers et très prisés, il faut réserver longtemps à l’avance) à randonner, observer des oiseaux, des animaux (kangourous, koalas, wombats, émeus…). Plusieurs plages magnifiques, voire paradisiaques sont facilement accessibles pour les baigneurs. Si notre road trip avait été un peu préparé (avec des « si »…) … nous aurions sans aucun doute choisi de passer au moins la journée entière ici, voire deux jours ici (en réservant un hébergement à Foster, avant l’entrée du parc, donc un peu moins cher). Notre après-midi nous a cependant permis de nous rendre à Lilly Pilly Gully Nature Walk ; à travers des forêts d’eucalyptus qui sont le met favoris des koalas. C’était une superbe balade très odorante d’environ cinq kilomètres, mais qui ne nous a malheureusement pas permis de voir ne serait-ce que le bout du nez de cet adorable animal ! Dommage… Descendant ensuite vers Tidal River, la « capitale » du parc national, nous nous rendons à la plage de Norman Bay, près du campement principal. C’est très très beau et même en cette saison estivale (les grandes vacances se terminent en fin de semaine prochaine) il n’y a pas foule. Nous y avons revu Marie et Benoît avec leur bébé. Sur la route en direction de la sortie du parc nous apercevons néanmoins quelques émeus.

En fin d’après-midi, nous arrivons sur Philip Island où nous allons enfin nous poser quatre jours et trois nuits. J’ai réservé un mobil home (en promo de dernière minute) dans un camping (Big 4) à l’entrée de l’île, à Newhaven. L’avantage de cet endroit ? Nous sommes entre deux réserves naturelles (Cape Woolamai et Churchill Island), non loin du Centre de Conservation des Koalas (là, au moins, nous en verrons!) et non loin de San Remo (juste avant l’île et parfaite pour le ravitaillement : IGA très bien achalandé et deux fois moins cher que sur l’île). Depuis notre arrivée en Australie, il y a une semaine maintenant, tout est très simple : nous donnons notre nom ou le numéro de réservation agoda lors de notre arrivée dans chaque hébergement et on nous donne les clefs ! C’est tout ! Pas de caution, ni de documents à remplir ou à signer, pas de photocopie de pièce d’identité… tout repose sur la confiance et c’est tout aussi simple au moment de rendre les clefs : personne n’est jamais venu faire l’état des lieux avant notre départ… 🙂 Cette simplicité est un des nombreux très bons aspects de l’Australie !

Philip Island vaut le détour ! Les enfants se sont fait des amis dès notre arrivée! C’est une étape très agréable sur la route de Sydney à Adélaïde, à découvrir sur le prochain article…

Escale technique à Bangkok avant l’Australie

IMG_0083Bangkok, nous y avons déjà passé une petite semaine début octobre ; ce mini-break n’avait donc pas pour objet de parcourir de nouveau cette trépidante mégalopole mais plutôt de régler plusieurs détails administratifs nécessaires et de nous (re)poser après trois mois à bourlinguer à travers la Thaïlande, le Laos, le Cambodge et le Vietnam.

Pourquoi Bangkok et non pas une plage paradisiaque comme il en existe tant en Thaïlande ?

Tout d’abord, notre vol pour l’Australie partait de là début janvier ; ensuite, nous y avons attendu avec beaucoup d’impatience un colis envoyé de France (merci maman) ! En effet, nos derniers jours en Asie, à Bangkok, nous ont permis de récupérer deux nouvelles cartes bancaires qui nous sont parvenues via DHL en moins de 48h ! C’est un grand soulagement car suite à l’escroquerie bancaire sur notre Mastercard Gold au moment de quitter la Thaïlande, nous utilisions depuis uniquement la Visa de base et nous étions restreints au niveau des retraits.

Alors, pour l’Asie, pas de problème, à condition d’utiliser un système de paiement en ligne pour les hébergements (merci Agoda.fr, en outre pas de frais de paiement CB à l’étranger sur le site français). Ainsi nous conservions les espèces pour les transports, l’alimentation et les visites. Nous nous en sommes sortis comme ça pendant plus de deux mois.

Oui mais, quittant l’Asie pour l’Océanie… le coût de la vie n’est pas le même et sans moyen de paiement valable, c’est impossible dans un pays comme l’Australie où l’eau minérale coûte parfois jusqu’à 4 dollars la bouteille (vu de nos yeux vu!).

C’est donc posés dans un hôtel au calme, avec la piscine et un billard, que nous avons préparé l’Australie a minima : nous n’avions encore rien réservé, ni hébergement, ni campervan ou voiture, à peine une ébauche de carnet de route en poche…

A ce sujet, après une étude comparative de dernière minute;) , nous sommes arrivés à l’étonnante conclusion suivante : le séjour en Australie avec l’option « location d’un campervan » revient plus cher qu’avec l’option « voiture + hébergements » ! A partir de là, nous avons pris la lourde décision anti-hippie de louer une voiture… adieu rêve baba-cool, cheveux au vent, nuit au bord de la plage…

😦 . Mais, l’avantage majeur de notre option, c’est de pouvoir poursuivre un peu plus loin notre TDM sans brûler tout le budget en Australie 😉 !

Ce stand-by fut salutaire car les enfants ont profité de la baignade, de vraies nuits de sommeil, et le billard américain fut le terrain de plusieurs parties mémorables…

Également un peu plus d’école que d’accoutumé… afin que Chloé rende en temps et en heure ses devoirs au CNED. L’école en voyage, c’est quand même contraignant pour toute la famille mais surtout pour Chloé (en 4ème) qui pense qu’il s’agit d’une injustice fragrante étant donné que nous, les grands, sommes exemptés de travail cette année… On tient la barre et l’année scolaire se déroule très bien pour le moment malgré quelques excès de mauvaise volonté parfois… Arthur ne rechigne pas à la besogne et travaille de bon cœur même si ce n’est pas quotidiennement. Il faut dire que l’enjeu en grande section de maternelle n’est pas le même non plus…

Enfin, ce break fut l’occasion de racheter un nouvel appareil photo car le notre, déjà fatigué depuis plus d’un mois, rechignait à s’allumer ; ajoutons que faire la mise au point relevait du défi depuis quelques semaines… nous nous en serions cependant contentés si Didier ne lui avait pas asséné un coup létal : au retour d’une sortie kayak, l’appareil lui échappât des mains en remontant à bord de la jonque et l’écran fut brisé !

Voilà, nous sommes le 6 janvier 2015, il est 17h00, nous quittons l’hôtel pour l’aéroport. Notre avion part à 19h30 et sommes très excités à l’idée d’arriver en Australie demain matin ! Une page du voyage se tourne. Je ne fais pas de bilan de l’Asie car résumer plusieurs pays ainsi en quelques lignes m’est bien trop difficile !

Pour ceux qui souhaiteraient des informations précises n’apparaissant pas dans les articles, je n’ai que deux mots à dire : contactez-nous ! Nous sommes toujours ravis de répondre aux questions pratiques, mais pas seulement…

Nous voici à l’aéroport de Bangkok, en salle d’embarquement. Nos derniers Dongs ont été utilisés pour acheter de l’eau, des chewing-gums pour préserver les oreilles de Didier et de Chloé pendant le décollage et l’atterrissage, et… et … du chocolat 🙂  ! Nous en avions mangé pour la dernière fois chez mon oncle Michel, à Hô Chi Minh, un mois plus tôt. C’est un peu le luxe en Asie car ça coûte une fortune ici !

Maintenant, nous sommes dans l’attente. On bouquine, on écoute de la musique… Soudain, mon attention est attirée par une p’tiote de 4 ans à peine, qui s’amuse à prendre les tapis roulants d’accès aux salles d’embarquement en sens inverse : bien entendu, elle chute, mais ne pleure pas, se relève et recommence. Je regarde alentour, pas de parents en vue ! Je laisse le reste des Coloriés à leur occupation et me dirige vers la petite belette tout de rose vêtue qui me fournit un peu d’occupation le temps de remettre la main sur les parents ! Bref, après plus de quinze minutes, la crevette pendue à mon cou, je finis par retrouver, à l’étage supérieur, une maman paniquée qui court un peu partout et je m’empresse de lui remettre dans les bras son bout de chou, toujours aussi calme. La maman pleure de soulagement, et, après quelques mots de remerciements, je les quitte toutes les deux tandis que la petite me fait coucou un grand sourire accroché à son visage. Voilà une petite anecdote d’aéroport…

Bon, bien sûr,c’est à moitié sereins que nous prenons l’avion cette fois-ci, deux semaines après le crash de l’avion Air Asia avec 162 passagers à bord… Les turbulences au dessus de l’Indonésie et de la Malaisie n’arrangent pas les choses… si bien que Didier et moi n’avons pas dormi une seule minute durant ce vol de neuf heures. Heureusement qu’il est possible de visionner des films, le temps passe ainsi beaucoup plus vite.

Nous posons le pied à Sydney à 8h30 le 7 janvier : De nouvelles aventures nous attendent !

La Baie d’Ha Long (partie 2)

IMG_1477Où en étions-nous? Ah, oui… le rêve commence…

Déjà, nous quittons le petit port de pêche et nous en avons plein les yeux! Debout sur le pont, du vent dans les cheveux, l’odeur des embruns tout autour, j’ai du mal à réaliser. Tout est paisible, les montagnes îliennes cèdent progressivement la place aux pains de sucre, dispersés dans une mer d’huile verte. Le soleil joue à cache-cache. Les pêcheurs sont affairés sur leur barque et remontent filets et poissons.

Arthur et Chloé profitent de leur nouvelle maison, flottante celle-ci, et en explorent les moindres recoins. Voilà, le décor est planté pour les trois prochains jours: la mer, les pains de sucre, le bateau, l’équipage, le calme et les paysages magiques, éveillant notre imagination à tout moment, laissant apparaître des animaux de pierre, comme lorsque, enfant, j’étais allongée dans l’herbe , contemplant les formes dessinées par les nuages.

Des villages flottants, portés par des bidons de plastique ou du polystyrène, paraissent bien fragiles, avec leurs baraques en bois colorées qui  éclatent de bleu, de jaune, de vert ou de rouge. Des gens vivent à l’année ici, sur l’eau: leur maison est un radeau, leur voiture un bateau, mais les sourires des enfants sont les mêmes que partout ailleurs. Après une petite heure de navigation en baie de Lan An, on jette l’encre pour le déjeuner. Nous sommes gâtés et nous nous régalons de poissons et de fruits de mer frais; Arthur et Chloé font aussi honneur au repas, enthousiasmés par cette cuisine généreuse et surtout délicieuse!

Après la sieste de toute notre équipée (équipage compris), on lève l’encre pour reprendre la navigation dans la baie de Lan An. Le spectacle est fabuleux, les pains de sucre s’élèvent magistralement vers le ciel. Comme leur base, à la surface de l’eau, s’érode doucement depuis des siècles et des siècles, cela crée un renfoncement tout autour de chacun d’eux , et ils semblent alors flotter au dessus de l’eau! C’est incroyable et aucune de nos photos ne permet malheureusement d’apprécier à sa juste valeur ce champ de pierres flottant!

Personne ne vit sur les pains de sucre, car leurs flancs sont abrupts comme des falaises et seuls les oiseaux, papillons, serpents et singes se sont emparés des plus énormes. La végétation inextricable grignote la roche et s’écoule parfois jusqu’à ses pieds. Nous arrivons désormais dans une crique où le Capitaine installe notre jonque pour l’après midi, à l’abri du vent. L’endroit est parfait pour faire notre baptême de kayak de mer! La vue est splendide! Nous partons donc comme des grands, tous les quatre, à bord de deux kayaks, personne ne nous accompagne. C’est une première pour nous et après quelques hésitations, nous pagayons en direction d’une grotte.

Les enfants ne sont pas trop rassurés : Chloé a peur que le kayak se retourne et des requins; Arthur a peur des hypothétiques crocodiles. Finalement, nous attrapons le rythme, et arpentons les différents endroits de la crique et les grottes avec beaucoup de plaisir! Des petits bans de poissons volants bleutés passent devant nous, au dessus des flots…. Après plus d’une heure trente, les enfants veulent retourner au bateau, avec Kim, le Capitaine Binh et les matelots… !

Nous les y déposons puis repartons à deux pour la suite de l’aventure, nous promenant autour des pains de sucre… Après avoir emprunté un tunnel sous les rochers, nous voici dans un cirque, entourés de végétations, dans un silence quasi-religieux. Les pagaies sont posées, on savoure l’absence de bruit, on goûte le luxe du vrai silence! Dans la jungle, sur une paroi, nous apercevons tout-à-coup des mouvements de sauts dans les branches, ce sont des singes que nous entendons crier et que nous distinguons à peine tant la forêt est dense! les enfants ont raté cet instant magique, dommage!

La Baie d’Ha Long pour nous seuls, c’est incroyable et inespéré! L’espace d’une seconde, je pense à mes collègues de travail, qui cavalent à longueur de journée dans la ruche des urgences, bondée hiver comme été, puis j’écoute et je regarde autour de moi: le contraste est saisissant! Savourant pleinement l’autre bout du monde, nous restons encore longtemps à pagayer dans ce désert humain.

De retour sur le bateau, nous découvrons avec plaisir que les enfants ne sont pas ennuyés durant notre absence!  Chloé et Kim discutent tout en écrivant tandis qu’à Arthur, qui a dégoté un jeu d’échecs dans notre cabine, tente de mettre en échec le roi du Capitaine, sourire au coin des lèvres!

Nous avons l’impression de vivre tous ensemble sur la jonque et j’en suis très heureuse car le rapport clients/équipage en usage « normalement » m’aurait mis mal à l’aise.  Je pense que notre positionnement dès le départ a permis cette promiscuité et cette convivialité: nous avons visité tout le bateau, même l’arrière, où se situe la cuisine, le cellier, les chambres de l’équipage… afin de rencontrer tout de suite chaque personne à bord pour nous présenter. Nous avons ensuite insisté pour manger tous ensemble et nous avons proposé à Kim de partager notre cabine, ce qui lui éviterait de dormir au sol, sur un matelas, dans la cabine de navigation. Du coup, tout paraît facile sur le bateau, nous circulons partout comme à la maison; Chloé prend chaque jour beaucoup de plaisir à préparer les repas avec le cuisinier et Kim, Arthur file un coup de main pour hisser les voiles, le soir venu, on se retrouve tous ensemble à l’arrière de la cuisine, entre les lignes de pêche et les marmites, un verre à la main, et on discutent jusqu’à tard dans la nuit…

La nuit justement, nous dormons quelque part au beau milieu de la baie, seuls, au loin, très loin, de toute pollution lumineuse et sonore… C’est une expérience exceptionnelle que nous vivons là, et la lune éclaire légèrement les lingams rocheux dans la baie autour de nous, délivrant ainsi, à travers les hublots, quelques ombres dansantes pour accompagner nos rêves.

Lorsque le jour se lève, au moment d’ouvrir la première paupière, je me demande si tout ça est bien réel… puis, une fois bien éveillée, attablée devant quelques crêpes nappées au miel ou de confiture d’ananas, avec pour seul horizon une infinité de pains de sucre, je prends tout a fait conscience de cette réalité palpable. Voilà donc où peut nous mener mon idée « farfelue » de vouloir faire un tour du monde! Ce rêve devient chaque jour une nouvelle réalité!

Le temps s’étire à bord, et nous formons à nous huit une joyeuse équipée! Pendant ces trois jours, des activités viennent ponctuer les matinées et les après-midis: balade à vélo dans un village isolé sur l’île de Cat Bà, où les champs sont encore labourés par des buffles dirigés par la voix de l’homme.

les sorties kayak à volonté au gré de nos envies et avec quelques escales sur les plages d’improbables îles désertes

les parties d’échecs ou de dames pour tout le monde

la farniente sur le pont supérieur, ou ailleurs… un bouquin à la main ou pas…

la visite d’un élevage flottant de poissons

les cours de cuisine

suivis des dîners tous ensemble autour d’une bouteille de vin de Dalat et d’une fondue vietnamienne… la conclusion immanquable de la soirée: karaoké improvisé avec au palmarès du registre du Capitaine quelques chansons « phare » comme : Frère Jacques, Petit Navire (avec l’accent vietnamien, ça vaut son jus!)  et Ho Chi Minh… (avec les bras levés au ciel… ça vaut son jus aussi!)

C’est avec beaucoup de mal que nous quittons l’équipage et la jonque le dernier jour; Chloé souhaite prolonger d’au moins deux semaines, Arthur idem! Tout était parfait durant ce séjour! Nous ne regrettons pas notre choix d’avoir découvert la Baie d’Ha Long en partant de Cat Bà! Mais, toutes les bonnes choses ont une fin et il faut bien poursuivre nos aventures vers un ailleurs plein de promesses. En attendant: Bon vent Capitaine!

La Baie d’Along terrestre et la Baie d’Along maritime (partie 1)

IMG_0508Voici la liste de ce que nous avions prévu de visiter à partir d’Hanoï:

  • Sapa et le nord du Vietnam avec ses villages traditionnels

  • La Baie d’Halong terrestre: Ninh Binh, Tam Coc et le site de Hoalu

  • La Baie d’Halong

Nous n’avons evidemment pas suffisamment de temps pour tout ce super programme; alors il a fallu procéder par élimination!

A cette période, il fait très froid à Sapa et dans l’extrême nord du Vietnam en général; nous ne sommes pas très bien équipés en bas de laine, écharpe et moufles… en outre il faudrait au moins quatre à six jours pour en profiter sans courir, en tenant compte des longues distances à parcourir. Notre décision est prise: le nord, ce sera pour la prochaine fois!

Il nous reste quatre jours pour les deux autres sites, du 26 au 29 décembre, car le 30, nous prenons un vol Hanoï-Bangkok, et c’est en Thaïlande que nous conclurons l’Asie, après trois mois de voyage intense et de découvertes fabuleuses.

Pour l’heure, nous nous interrogeons sur la façon la plus optimale et la moins stressante de découvrir Ha Long. En effet, il existe plusieurs manières de l’aborder… Tout d’abord, par les deux ports du nord de la baie, comme tous les touristes, avec 500 ou 600 bateaux au départ chaque jour, dans une ambiance de foire d’empoigne, dans le bruit, entassés à 40 ou 50 dans des bateaux moches et bruyants, le touriste devient alors le poisson à ferrer; l’eau souillée et nauséabonde sature de toute cette masse humaine, le tout en mode « déboire écologique », mais à des prix défiant toute concurrence… (ça commence à moins de 100 euros par personne pour une nuit puis ça monte, ça monte…). Nombreux sont ceux qui, dans ces conditions, en reviennent écœurés…

Nous ne souhaitons pas vivre ce genre d’expérience et nous nous sommes naturellement tournés vers l’option la moins touristique: passer par le sud, c’est à dire par l’île de Cat Bà, d’où partent uniquement les jonques privées. Deux agences francophones proposent des excursions « clef en main »; ce n’est pas notre manière de procéder habituellement mais le timing, la simplicité, les conseils d’autres voyageurs et le Père Noël nous ont porté vers l’agence Oriental Bridge Travel (quartier de la cathédrale). Cette agence, tout comme sa copine « Parfum d’Automne » n’organise que des tours hors des sentiers battus, loin de la foule. Le 24 décembre, toujours à la dernière minute, je me rends à l’agence. L’accueil francophone dans un bureau sans prétention est prometteur; Je demande un devis global pour les deux baies avec un départ le 26 au matin et retour le 29 au soir. une vietnamienne sympa s’occupe de nous faire un devis rapide. Elle nous offre plusieurs possibilités :

  • Baie d’Along terrestre (deux nuits) et Baie d’Along (une nuit sur leur jonque « Oriental Sun », deux cabines), pour 1300 USD (950 euros)

  • Baie d’Along terrestre (une nuit) et Baie d’Along (deux nuits sur une jonque de l’agence Parfum d’Automne « Majonq », une cabine familiale), pour 1100  USD (770 euros), ce tarif est négocié et nous avons eu une proposition « dernière minute » pour un départ dès le lendemain.

Ces prix, qui paraissent exorbitants, incluent tout, tout, tout pour quatre personnes! Le départ se fait de notre hôtel, en minivan, avec une guide francophone. Le tour se termine à notre retour le 29, à Hanoï, avec le retour à notre hôtel. Tous les repas sont compris, les visites, les entrées sur les différents sites, la location des vélos, le kayak de mer à volonté….

La dame de l’agence bloque les deux jonques jusqu’au lendemain, le temps de choisir éventuellement une des deux options. C’est parfait et aucune pression n’est exercée pour nous vendre tel ou tel tour. Nous pouvons même ne rien choisir du tout…

Nous choisissons rapidement la seconde, moins chère (car c’est une jonque avec une seule cabine) et qui a l’avantage de nous faire passer deux nuits dans la baie.

Et c’est parti!!!

La Baie d’ALong Terrestre du 26 au 27 décembre 2014:

Départ d’Hanoï le 26 décembre, en minivan privé, avec notre guide francophone Kim; En route pour le site de Hoa Lu, la baie d’Along terrestre. Nous nous arrêtons dans un endroit isolé, aucun touriste à l’horizon, pour visiter les grottes de Thien Ha , découvertes en 2012, et qui sont encore très méconnues; contrairement aux grottes de Tam Coc, près de Ninh Binh, d’où partent toutes les barques, à la queue leu leu. Nous embarquons donc dans deux petites barques dirigées au bambou par des vietnamiennes super souriantes! Dans un silence presque inquiétant, noyés dans la brume épaisse, telles deux petits fantômes nos barques glissent sur l’eau puis s’approchent des montagnes. Le soleil n’est pas du tout au rendez-vous et le crachin nous donne l’occasion de nous couvrir la tête de « chapeaux chinois ». Malgré le mauvais temps, nous sommes enchantés par les lieux: les montagnes se dévoilent au fur et à mesure de notre avancée, nous avons l’impression d’être les héros d’un film d’aventures, en quête de terres inexplorées… (j’ai beaucoup d’imagination…).

Puis, après un peu moins d’une heure de navigation, nos barques frôlent enfin les parois rocheuses avant de nous débarquer à l’entrée d’une grotte, très sombre. Personne non plus ici, nous sommes les seuls. Ce sont les rameuses qui nous indiquent le chemin. Nous nous dirigeons à l’intérieur, équipés de lampes torches, et le spectacle de ces concrétions calcaires ascendantes et descendantes nous laissent rêveurs. De nombreuses formes se dessinent devant nous. Nous sommes sous le charme! Chaque son résonne, les enfants s’en amusent pendant la visite où nous déambulons dans deux ou trois salles au sol glissant, puis nous empruntons un escalier taillé dans la roche qui nous conduit à « l’Entrée de l’Empereur ». C’est une visite formidable: Arthur se prend pour Benjamin Gates (l’Indiana Jones des temps modernes). A l’intérieur de la grotte se trouve un embarcadère et nous voici installés dans de petits bateaux, navigant au milieu des concrétions… Génial! Mais le temps passe et nous regagnons nos barques à l’extérieur de la grotte. Le temps semble se lever un peu, nous laissant entrevoir les montagnes un peu plus loin qu’à l’allée. Pas encore de soleil mais le crachin a disparu, nous profitons de la suite de la balade avec plus de lumière et c’est vraiment très beau!

Le chemin est différent et contre toute attente, nos rameuses nous conduisent droit sur une montagne, dans laquelle nos barques s’engouffrent toute entière: nous pénétrons en barque sous la montagne, dans une large cavité si sombre que nos lampes torches sont très utiles. Grace à elles, l’éclairage des plafonds reflètent sur l’eau et forment sous nos yeux incrédules des villes entières immergées, des châteaux engloutis, des maquettes fantasmagoriques! C’est très difficile de décrire que nous nous voyons ici: la barque semble voler au milieu de la grotte, sous sa coque: des paysages rocheux se dessinent, tandis qu’au plafond, un ciel gris se forme sous nos halos lumineux! C’est fantastique et nous sommes tous les quatre subjugués, très occupés à rechercher des ruines cathares, des donjons enfermant d’improbables princesses ou des animaux mythologiques!

A la sortie de cet endroit surprenant, nous restons quelques temps silencieux. Puis le bruit des rames dans l’eau nous ramène tranquillement à la réalité. Apaisés, nous traversons des rizières où des buffles d’eau se promènent, quelque oiseau posé sur leur dos. Et, toujours personne…

Notre promenade en barque dans la Baie d’Along terrestre fut géniale, sans touriste, sans vendeur ambulant et sans aucune pression pour l’achat de nappe brodée, comme c’est l’usage ailleurs. Les rameuses sont juste très souriantes et très sympas, et ne nous vendent rien… Ça fait du bien!

Le retour sur la terre ferme a lieu vers 14h00 et nous avons grand faim! D’habitude, nous partons en quête d’une gargote ou d’un petit resto… mais Kim nous accompagne à la table d’une ferme-restaurant où nous sommes attendus. Notre hôte parlent quelques mots de français et nous indique, dans notre langue, une longue liste de plats… nous pensons devoir choisir… erreur; il va nous apporter un peu de tout! C’est délicieux et nous ne mangeons pas tous les jours comme ça! Au menu soupe de potiron, brochettes de chèvre au sésame, bœuf à l’ananas, nems aux légumes, assortiment de légumes poêlés, riz (évidemment) et en dessert, un joli plat de fruits. Les enfants se régalent et Arthur reprend plusieurs fois des brochettes de chèvre!

Après ce repas mémorable, le minivan nous emmène à Tam Coc, à 20 km environ; c’est là que nous passerons la nuit, « Chez Loan », une guesthouse hyper bien tenue, avec une vue superbe sur les montagnes et les rizières! Nous sommes logés dans un magnifique bungalow très spacieux, avec tout le confort. Chloé est conquise, il y a même un sèche-cheveux 😉 ! De là, nous partons visiter à vélo une pagode dans la montagne. Kim, notre guide, est vraiment très gentille et ses explications claires sont précieuses. Comme habituellement nous voyageons « roots », nous en profitons pour lui poser toutes les questions sur le Vietnam auxquelles nous n’avons pas encore eu de réponse. Elle est très disponible sans être envahissante. La pagode de Bich Dong a été construite en 1615, sur trois niveaux. Cet emplacement a été choisi car, selon les bonzes de l’époque, les montagnes tout autour ressembleraient aux pétales d’une fleur de lotus. Une visite bien agréable, avec une petit grotte où il est possible de faire tinter la cloche des vœux… on s’en est donné à cœur joie!

Pour info, Tam Coc est un endroit très agréable pour faire étape alors que Ninh Binh est une grande ville sans intérêt. Nous recommandons la pension « Chez Loan » où tout le monde est au petit soin, sans parler de la fondue vietnamienne… exquise!

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A l’aube, nous prenons notre petit déjeuner avant de partir vers la « vraie » Baie d’Along. Il est 5h30 du matin et notre table est prête, des crêpes toutes chaudes rien que pour nous trônent en son centre! Il y en a pour un régiment, si bien que le cuisinier nous donne le reste bien emballé pour casser la croûte durant le long trajet qui nous attend jusqu’à Cat Bà. Voilà le genre d’attention qui fait la différence! Départ à 6h00, sous la pluie. La conduite du chauffeur nous laisse parfois perplexe… et alors que le bateau doit partir à 9h00, le minivan joue au slalom entre les autres voitures.

Nous arrivons en retard à l’embarcadère d’Haiphong mais Kim a téléphoné au responsable du speed boat afin qu’il ne parte pas sans nous. Avec 20 minutes de retard, nous embarquons donc sur le fil! Le trajet dure moins d’une heure. Chloé et moi nous installons un moment à l’avant du bateau, où les creux se ressentent particulièrement, ce qui nous fait rire aux éclats!

L’île de Cat Bà se dessine enfin, et nous contournons les avancées abruptes, envahies de végétation. Derrière l’une d’elles, apparaissent soudainement des immeubles! Que font-ils là? Ils paraissent décalés et semblent n’être pas à leur place… Ici, dans la ville de Cat Bà, une voiture nous attend pour nous conduire jusqu’à l’embarcadère des jonques privées, situé à cinq minutes de route. Sortis de la ville, nous apprécions les paysages de l’île, très montagneuse et pourvue généreusement d’une luxuriante végétation.

Il est 11h00, le petit port de pêche où nous arrivons sent la crevette; d’ailleurs, de petites bateaux débarquent des bassines entières de ces savoureuses bestioles. Toujours pas de touriste…

Kim passe un coup de fil et une magnifique jonque traditionnelle pointe la bout de sa proue dans notre direction: je suis comme une gamine le jour de Noël en découvrant notre maison de location flottante, elle est superbe, avec ses deux hauts mâts et son pont de bois … Toute l’équipe des Coloriés fait ainsi la rencontre avec l’équipage: le Capitaine Binh , son second et le cuisinier. C’est la fête, les enfants prennent d’assaut les lieux et entrent aussitôt dans leur nouveau rôle d’aventurier marin! Notre cabine familiale est parfaite, tout est parfait et le cuisinier est déjà à l’oeuvre pour le déjeuner…

Et, là, le rêve commence…