La Great Ocean Road partie 2: Du Cap Otway à Portland

IMG_1624Sans compter la Tasmanie, le Cap Otway est le deuxième point le plus au sud de l’Australie après la pointe du Wilson’s Promontory. Il existe d’ailleurs une randonnée de 104 kilomètres passant par Otway reliant Apollo Bay aux douze apôtres qui se déroule sur 5 ou 6 jours; ça doit être fantastique.

Après Skenes Creek, Apollo Bay et le Cap Otway, nous reprenons la route vers Portland mais cette journée va devrait être bien emplie car nous avons beaucoup de choses à voir en chemin!

Après Bells Beach, une autre plage de surf très réputée se nomme Johanna Beach. Tout comme sur le sable de sa cousine, le vent souffle et bourdonne sans cesse; les vagues nous paraissent plus impressionnantes qu’à Bells Beach; d’ailleurs, pas l’ombre d’un surfeur ce matin! De jolie plateforme de bois fondue dans le paysage nous permettent, une fois en haut des dunes, d’avoir une belle vue d’ensemble. Le temps est meilleur qu’hier et la lumière plus radieuse, c’est encourageant pour la suite de la journée. Et J’ai enfin réussi à photographier le scintillant oiseau bleu ultra-rapide, qui s’appelle Fairywren.

Toujours « on the road », nous profitons d’une halte aux Gibsons Steps. Nous sommes descendus sur la plage par un petit escalier sécurisé. Nous marchons jusqu’à la mer, puis, nous retournant, nous nous trouvons face à cette falaise jaunâtre telle un mur infranchissable! Nous nous sentons tout petit! Un énorme bloc de roche est planté là, au milieu de l’eau, tel un pain de sucre en Baie d’Ha Long qui aurait perdu ses potes! Ce site n’est pas très connu mais il mérite vraiment d’y faire ne serait-ce qu’un court arrêt. Le vent souffle toujours beaucoup et malgré cela, des hélicoptères de tourisme passent fréquemment au dessus de nos têtes…

Enfin, nous arrivons sur LE site incontournable de cette Great Ocean Road: Les Douze Apôtres! Ce nom récent a été attribué dans les années soixante afin d’attirer des touristes ici et visiblement, ça fonctionne très bien! C’est le premier endroit où il y a du monde depuis notre arrivée en Australie il y a deux semaines. Cependant, cet endroit est tellement bien aménagé et les infrastructures si bien réalisées que nous ne nous sentons pas du tout les uns sur les autres! Le centre des visiteurs présente des informations sous forme de panneaux explicatifs, extérieurs pour la plupart, et un accès souterrain sécurise le passage vers la côte. Ajoutons que le parking et l’accès sur le site sont gratuits. C’est un endroit formidable!

C’est spectaculaire! Nous circulons sur de grands pontons en bois à flanc de falaises, face aux pains de sucre, qui ne sont plus douze aujourd’hui mais sept, l’érosion faisant son lent travail… La beauté des lieux est indescriptible, la lumière du soleil apporte du relief à ses fiers esseulés, debout! Contre 95 dollars par personne, on peut survoler le site en hélicoptère pendant 10 minutes et c’est sans doute merveilleux également. Dans la réserve tout autour, on peut observer des bandicoots et nous avons eu la chance d’en apercevoir un brièvement.

A peine remis de cet endroit enchanteur, un autre site nous impose un arrêt: il s’agit de Loch Ard Gorge et là, c’est tout autre chose mais c’est exceptionnel également! L’érosion a creusé des galeries dans les terres, créant ainsi des falaises en « dentelle », hautes de 50 mètres! Les vagues s’engouffrant dans ses étroits couloirs prennent de la puissance, de la vitesse et créent des blowholes de 30 mètres de haut! C’est extrêmement dangereux pour quiconque passerait les rambardes de sécurité… mais c’est magnifique! La différence de niveau d’eau entre chaque vague est à peine croyable! Ici, on voit la mer grimper les falaises en une seconde, avec l’aisance d’un chat grimpant à l’arbre, comme des chutes d’eau inversées… Il faut voir ça! Magique! C’est évidemment un haut-lieu de naufrages, et plus de 80 bateaux ont sombré sur ces côtes en moins d’un siècle! Lors du naufrage du Loch Ard en 1878, il y eut miraculeusement deux survivants; et le site prit le nom de ce bateau, la mer ayant été, exceptionnellement, moins meurtrière qu’à son habitude…  Ce fut d’ailleurs son unique fait de clémence!

Passant ensuite Port Campbell, bourg mignonnet sur la Great, nous visitons Tower Hill, une réserve naturelle (gratuite) aménagée autour de deux cratères volcaniques, d’où partent plusieurs courtes randonnées chacune d’une durée de trente minutes à une heure. Deux lacs permettent d’observer de nombreux oiseaux, parmi les roseaux; des émeus se dandinent calmement avec leurs petits, quelques koalas dorment dans leurs arbres fétiches et des wallabys jouent à cache-cache avec les visiteurs… c’est un paradis pour la faune locale et pour les grands enfants que nous sommes! En chemin, nous avons rencontré une clôture de …chaussures!

A Portland, en fin d’après-midi, nous prenons nos marques dans notre cabane au cœur d’un camping convivial et très bon marché. Un koala dort dans un des eucalyptus situé sur le terrain; nous avons de la chance! Notre chalet est bien équipé et nous bénéficions même d’un accès internet gratuit et illimité… Chloé est ravie! Moi, j’ai surtout remarqué le mini-four qui va me permettre de faire cuire son gâteau d’anniversaire demain… 13 ans déjà!

Un anniversaire sur le TDM, ça ressemble à ça: chansons au réveil, petit déjeuner et ouverture de ses cadeaux, puis randonnée de 8 kilomètres sur les falaises côtières pour avoir l’immense privilège de voir deux colonies d’otaries au Cap Bridgewater! Nous avons marché plus de deux heures et demie, sous le soleil, au dessus d’une eau turquoise et limpide. Quelques randonneurs croisés sur le chemin seulement. Pour ceux que la marche rebute, une alternative coûteuse permet de prendre un petit bateau qui vous conduit directement face au domicile des otaries, en dix ou quinze minutes, pour 40 dollars par adulte et 20 dollars pour les enfants. Le bateau pousse la balade dans une grotte, histoire de justifier ses tarifs… Notre randonnée nous a permis de prendre un bon bol d’air et d’observer, à partir des plateformes en surplomb, une quarantaine d’otaries au total, avec de très jeunes individus. Leur cri est vraiment singulier, nous sommes restés là longtemps puis avons poussé jusqu’au Cap Bridgewater, quelques centaines de mètres plus loin.

 

De là, un sentier se poursuit jusqu’aux Blowholes 4 kilomètres plus loin, mais avec Arthur… nous nous sommes contentés des 8 kilomètres aller/retour et comme ce n’est pas du tout plat, il a quand même râlé sur la fin: « j’en ai marre de monter, toujours monter! »… Tout ça fut bien vite oublié lorsque nous avons mangé notre premier fish & chips depuis l’Afrique du Sud, à la demande de Chloé, qui a choisi son menu pour cette journée exceptionnelle! Le délicieux gâteau « maison » est venu couronné cette journée et nous l’avons savouré celui-ci car nous n’avons pratiquement jamais de four dans les hébergements!

Dans l’après-midi, nous sommes allés nous promener autour du lac de Portland, où quelques pneus pendus à un saule pleureur ont fait le bonheur des enfants!

En soirée, nous avons rencontré de jeunes suisses qui arrivent de la côte est et qui débutent la GOR; nous en avons bien sûr profité pour échanger nos bons plans et je prends conscience que nous n’avons pas d’ébauche de carnet de route sur cette seconde partie, qui débutera d’ici quelques jours… il va falloir s’y mettre!

Il nous reste encore trois étapes avant de nous envoler vers Cairns, et la péninsule du Fleurieu est pleine de promesses…