C’est parti pour la Bolivie!!! Passage de la frontière La Quiaca-Villazon; Tupiza, ses chevaux, ses canyons et ses bus de nuit!

IMG_6617Après une visite de l’Argentine en 4 points phares qui nous ont tous enchantés (Patagonie, Buenos Aires, les chutes d’Iguazù et le Nord-ouest argentin), nous voici sur le chemin qui nous mène en Bolivie. La route est superbe et après les trois heures de bus côté argentin pour aller d’Humahuaca à La Quiaca, nous voici au terminal de bus de cette ville frontalière, assez moche et tristounette malgré l’animation dans les rues. Heureusement que nous n’avons pas prévu d’y rester ne serait-ce qu’une nuit. Notre objectif? Passer la frontière pour atteindre Villazon, côté bolivien, et trouver un bus pour Tupiza où nous souhaitons nous poser deux nuits. Il n’existe pas de bus direct Humahuaca => Tupiza et c’est dommage!

Il nous faut marcher sous le soleil pendant une bonne quinzaine de minutes, avec tous nos sacs pour atteindre le pont où se trouve le poste frontière. Deux files distinctes… celle des locaux et celle des touristes « gringos ». Le tampon pour quitter l’Argentine est une simple formalité, pas ou peu d’attente…

Puis, toujours sur le même pont, un tout petit bureau à peine visible s’occupe des formalités boliviennes. Là, c’est déjà plus long… le douanier souriant prend plus d’un quart-d’heure pour éplucher nos passeports page à page… et nous obtenons nos tampons d’entrée en Bolivie.

Didier a un doute concernant le passeport d’Arthur et nous vérifions donc nos quatre documents officiels: en effet, il manque le tampon d’entrée sur le passeport d’Arthur et le douanier rectifie le tir sans sourciller: ce petit incident aurait pu mal tourner plus tard, au moment de quitter le pays car le propriétaire d’un passeport n’ayant pas le tampon d’entrée en Bolivie se voit infliger à la sortie du territoire une forte amende forfaitaire! Il semblerait même que ce soit un sport national… l’oubli de tampon…

Nous entrons donc officiellement en Bolivie et immédiatement, c’est changement de décor et dépaysement total dès la frontière passée… le temps semble s’être figé il y a 50 ans. Les femmes, même très jeunes, sont vêtues de jupes bouffantes assez courtes qui révèlent les mollets emmitouflés dans des bas épais et recouverts de grosses chaussettes en laine. Leurs cheveux sont divisés en deux longues nattes qui se terminent par des pompons en perles, reliés entre eux. Nombreuses sont celles qui portent un chapeau melon noir.

Hommes et femmes, tout le monde présente une grosseur sur une des deux joues: la chique!

Nous profitons d’être encore au niveau de la frontière pour changer nos pesos chiliens et argentins restants contre les Bolivianos. Bien entendu, en notre défaveur, sinon ce ne serait pas drôle… Nous remontons ainsi une longue rue ponctuée d’étales où les vêtements jouxtent de grands sacs de feuilles de coca protégées par des torchons…

Encore un bon quart-d’heure de marche jusqu’au terminal de bus de Villazon et sans plus attendre, on nous interpelle pour remplir un mini-van pour Tupiza: 15 Bls/personne, gratuit pour Arthur. C’est parti! Les sacs sont installés sur le toit, nous prenons place à l’intérieur de ce « 14 places » et nous ne tardons pas à vivre notre premier fou rire bolivien à la lecture de nouveaux pictogrammes inconnus jusque là! On ne dégaze pas dans les mini-vans boliviens!

Nous attendons patiemment que le mini-van se remplisse, se remplisse… si bien qu’on nous demande maintenant de payer la place d’Arthur gratuite une demi-heure plus tôt. Didier râle. La gestionnaire de caisse est imperturbable. Je paie la place d’Arthur qu’on ne peut de toute façon pas prendre sur nos genoux, déjà remontés jusqu’à nos oreilles!

Le bus démarre enfin et nous découvrons nos premiers paysages boliviens: la pampa jaunâtre à perte de vue, les montagnes, les cimetières ornés de couronnes de fleurs bleues, les lamas… c’est vraiment joli!

Finalement nous arrivons assez rapidement à Tupiza. La ville ne semble pas être très vaste et nous prenons le chemin de l’Hostal Los Salares à pieds. De l’autre côté du rio, un peu à l’écart du centre, nous sommes installés au calme, juste à flanc d’une montagne rose. L’accueil est plutôt sympa, les chambres agréables. J’ai choisi de dormir ici car cet hostal fait aussi agence touristique et elle a bonne presse concernant le tour Salar d’Uyuni et Sud Lipez que nous souhaitons réalisé entre amis dès la semaine prochaine. C’est d’ailleurs ma copine Flo qui s’est rencardée à ce sujet il y a quelques semaines. C’est donc plus simple pour nous de tout organiser maintenant puisque nous sommes de passage à Tupiza.

Cependant, même s’il semblerait que ce soit mieux de partir de Tupiza pour rejoindre 4 jours plus tard Uyuni (moins de monde dans ce sens là), pour des raisons organisationnelles, nous partirons d’Uyuni pour revenir à Uyuni également.

J’avais déjà pas mal échangé avec Santos Mollo par mail avant notre arrivée, ce qui avait simplifié l’organisation définitive de notre projet. Nous obtenons donc une ristourne, un tour à la carte, départ d’Uyuni et retour à Uyuni mais en sens inverse des autres tours classiques histoire de ne pas participer à un défilé de 4X4 en plein désert! Nous souhaitons quand même faire l’expérience d’une solitude relative lors de ce trek de quatre jours et trois nuits! Tout est programmé, nous attendons désormais de vivre cette superbe expérience entre amis… ce sera pour la semaine prochaine lorsque Flo nous aura rejoint!

Les enfants attendent depuis longtemps la réalisation d’une promesse que nous leur avons faite avant le départ autour du monde… une promenade à cheval en famille en Patagonie! Faute d’avoir pu l’honorer en Argentine à cause de l’inflation galopante du pays (c’est le cas de le dire!), nous avons choisi la Bolivie pour réaliser ce rêve car ici, c’est accessible pour notre porte-monnaie.

Toujours avec notre hostal, nous réservons donc une balade privée pour le lendemain matin. Les enfants sont heu-reux! Chloé n’y croyait plus vraiment et elle touche du doigt un de ses rêves de TDMondiste! Arthur s’imagine cow-boy… et ils font de beaux rêves malgré la rigueur hivernale qui vient nous enquiquiner jusqu’aux chambres! Il fait si froid ici, c’est difficile de s’endormir quand il fait -20°C la nuit et qu’il n’y a pas de chauffage dans l’hostal! C’est encore plus difficile de sortir du lit le matin et de prendre son petit déjeuner en claquant des dents! Ah, le confort, mais qu’est-ce que le confort??? C’est juste avoir un peu chaud quand il fait froid dehors… et là, à cet instant précis, on regrette forcément un peu sa maison douillette, sa chaudière et son lit… Pas facile tous les jours la vie de TDMondistes!

A 10h00, une jeune femme vient nous chercher à l’hébergement et nous accompagne en bus puis à pied jusqu’aux écuries, à l’écart de la ville. Là, nous rencontrons Simon, notre guide, qui nous attribue une monture chacun et qui prend Arthur avec lui sur Flicka!

Premiers pas (ou premiers sabots!) pour Didier et moi dans cet univers étrange et haut perché ; Chloé renoue avec ses deux années d’équitation et c’est parti pour l’aventure, le chapeau de cow-boy visé sur la tête! Maximo, mon cheval pour quelque heures, ne semble pas beaucoup apprécier celui de Chloé; par contre, il ne lâche pas la jument de Didier, Talca! Flicka en tête, Arthur est fier comme un bar-tabac car Simon le laisse diriger…

Parfois Simon reprend les commandes et va au galop, sous les éclats de rire d’Arthur! Génial! Chloé part en avant au trot… il y a fort à parier qu’elle remette le couvert pour reprendre l’équitation à la rentrée… mamie Gigi est en plus son alliée! Nous verrons bien!

Nous éloignant des habitations, nous voici maintenant au milieu des montagnes roses, circulant entre les cactus, les buissons épineux, avec un toile de fond une sort de far-west bolivien! Pour une première expérience dans ce domaine, je dois dire que nous sommes servis! Le temps est magnifique, nous sommes seuls au monde au milieu de ces paysages uniques… Je mesure une fois encore la chance que nous avons d’être là!

La balade nous emmène vers la Porte du Diable, puis vers la colline aux pénis rocheuses (en réalité des demoiselles coiffées… mais les boliviens ont le sens du rapport à l’image…); enfin au bout de deux heures de balade, nous atteignons le canyon de l’Inca où une pause s’impose autant pour les chevaux que pour nous.

Le retour nous paraît plus rapide, sans doute car nous avons pris un peu plus d’assurance qu’à l’aller… Les trois heures sont passées bien vite et les enfants sont les plus heureux de la planète à cet instant! Nous regagnons à pied Tupiza, en longeant la voie de chemin de fer…

Mais la vie est imprévisible, non? Passant près d’une voiture visiblement en panne, Didier propose ses services et c’est une autre aventure qui commence… encore un super moment de notre TDM. Une fois la voiture repartie… nous montons tous dans le pick-up qui nous ramène au village… comme au bon vieux temps de l’Asie (il y a quelques mois seulement…)!

L’après-midi ensoleillé nous laisse un peu de temps pour profiter de Tupiza même où il n’y a pas grand chose à faire… Nous décidons d’écourter d’une nuit notre séjour ici et nous prenons des billets de bus de nuit pour Sucre, où il fait moins froid. Départ le soir même!

Santos nous a recommandé la compagnie « 6 de Octubre », qui serait a priori la plus confortable ou disons la moins inconfortable car les transports en commun, ce n’est pas le point fort de la Bolivie! Et comme, hormis le chauffage, tout fonctionne à la perfection dans cet hostal, Santos nous conduit vers 20h30 au terminal des bus, parfait!

Pour rire cinq minutes (ou pas!), veuillez vous reporter aux infos pratiques Bus Tupiza => Sucre… Je passe ici les détails qui vaillent pourtant leur pesant d’or… Grrrhh ! Premier contact difficile avec les bus de nuit boliviens!

Arrivés à Sucre à 5h00 du matin, après une nuit mé-mo-ra-ble, un sympathique chauffeur de taxi nous conduit dans le centre ville jusqu’à notre hostal dont la réception est a priori ouverte 24h/24h. Le gardien de nuit vient nous ouvrir, nous accueille chaleureusement et bien que notre check-in n’est en principe lieu qu’à partir de midi, il nous installe gentiment dans notre chambre qui n’est pas occupée (avantage du hors-saison).

Le chauffeur de taxi revient… j’avais oublié dans la voiture le sac cabine contenant l’ordi portable, de nombreux papiers, notre disque dur externe avec toutes les photos du voyage et d’autres choses très importantes encore! Alors là je dis Merci Monsieur!

Nous nous effondrons de sommeil sur le champ pour ne rouvrir les yeux que vers midi, heureux d’avoir pu récupérer un peu de cette nuit de M…, bien au chaud, dans un bon lit! Sucre, la ville blanche nous attend… c’est parti! A suivre…

 

Infos Pratiques:

Formalités douanières pour le passage Argentine-Bolivie: aucune! Pas de visa, pas de photocopie, aucune vérification des sacs! Autorisation de séjourner 30 jours dans le pays à partir de la date apposée sur le passeport. Attention simplement à bien avoir son tampon d’entrée en Bolivie sous peine de payer une forte amende à la sortie du territoire. Attention également en cas de passage de la frontière la nuit car c’est une vraie passoire, pas de barrière, pas de contrôle et du coup… pas de tampon d’entrée non plus! Encore une info: éviter de passer la frontière les week-end et les jours fériés car il y a souvent des manifestations et si on vous laisse sortir côté argentin, vous n’aurez pas pour autant la certitude de pouvoir entrer en Bolivie! Certains ont du rebrousser chemin… ou attendre à La Quiaca que la frontière ouvre de nouveau…

Bus Villazon => Tupiza: 15 bls/personne (soit 2,10 euros). Mini-van de 14 places. Pas très confortable. Trajet de 1h20. Bonne route goudronnée.

Hébergement à Tupiza: Hostal Los Salares: bon accueil de Santos et Célia. Hostal très propre et chambres spacieuses. Bonne literie. Eau chaude 24h/24h. Terrasse agréable et ensoleillée l’après-midi. Cuisine commune à disposition bien équipée et très propre également. Petit déjeuner inclus servi jusqu’à 9h00 dernier carat. Wifi. Agence réputée pour le tour Salar Uyuni + Sud Lipez (impossible à réaliser seuls même en louant un 4X4). Propose aussi d’autres tours pour découvrir les alentours de Tupiza. Transfert gratuit A/R des gares routière et ferroviaire à l’hostal.

Balade à cheval: réservée auprès de l’hostal: 160 Bls/personne. 480 Bls pour nous quatre car gratuit pour Arthur qui est monté avec notre guide Simon. Soit 68 euros au total. 3 heures de balade au pas ou au trot (et même un peu de galop) à travers des paysages sensationnels, canyon de l’inca, porte du diable, colline des pénis rocheux… Une super sortie nature hyper agréable qui a ravi toute notre tribu! Simon s’adapte au niveau des (apprentis) cavaliers.

Tour Salar + Sud Lipez: avec Hostal Los Salares: 4 jours/3 nuits en jeep 4X4 sur une base de 6 personnes, tout inclus (transports, hébergements en hôtels standards (sans chauffage) et une nuit en hôtel de sel (sans chauffage non plus), tous les repas préparés par la cuisinière de l’agence qui accompagne les tours et toutes les boissons incluses) ; Reste à notre charge l’entrée au parc national du Sud Lipez, l’accès à une île et un supplément pour l’eau chaude en hôtel de sel. Total: 1030 Bls/personne soit 120 euros/personne. Bilan lors de l’article en question dans une semaine environ.

A lire absolument, juste pour rire!!!   Bus Tupiza => Sucre : en bus de nuit. Compagnie « 6 de Octubre » (la moins pourrie…): Départ à 21h00. Duré du trajet 9h00. Prix: 40Bls/personne soit 160 pour nous quatre (24 euros). ATTENTION: tous les pictogrammes présents sur le côté des bus ne sont là que pour faire joli!!! N’y prêtez donc aucune attention sous peine d’être très très déçus! Non, il n’y a pas de chauffage dans le bus; ni de toilettes, ni de boissons chaudes… rien de tout cela!!! Les sièges s’inclinent c’est vrai! Pour le reste: MENSONGE! Donc ce fut l’horreur!!! Les fenêtres du bus ne ferment plus depuis longtemps; dehors il gèle! Nous avions conservé avec nous nos duvets, sinon nous serions morts de froid! Pour nous mettre dans l’atmosphère nocturne, le chauffeur enclenche un film de guerre où ça mitraille non-stop pendant deux heures, le son à fond pour que tout le monde en profite bien… Au moment de vouloir se rendre aux toilettes, on s’aperçoit qu’il n’y en a pas… je demande donc une pause pipi au chauffeur: pas d’inquiétude: c’est dans 35 km! Une heure plus tard, le bus stoppe dans une sorte de zone industrielle désaffectée sans éclairage… des molosses de chiens nous attendent tous crocs dehors et comme il fait -15°C, pas facile de faire pipi, les fesses à l’air… en espérant ne pas se faire croquer un morceau de cuisse! Bizarrement nous étions seulement trois femmes à profiter de cet instant de grâce, unique arrêt du trajet… J’ai tout compris plus tard, à l’arrivée à Sucre… lorsque j’ai récupéré mon sac à main sous mon siège imbibé de pisse rance! Les frileux ne s’encombrent pas avec les détails! La colère et la fatigue prennent le dessus et c’est très énervés et exténués que nous arrivons au terminal de bus à 5h00 du matin. Welcome in Bolivia!

Taxi Terminal de bus => centre ville: 15 Bls (soit 2 euros) tarif de nuit.

Hébergement à Sucre: Hostal Recoleta Sur : à l’angle de Ravelo et de Loa. Parfait, central, chambre spacieuse avec grande salle de bains (avec baignoire!), 42 euros la nuit petit déjeuner compris. Personnel attentif et charmant. Eau chaude. Wifi hyper efficace! Réception 24h/24h. Arrivée précoce possible si la chambre est disponible… et après une nuit bolivienne en bus, ça change la vie! Nous avons prolongé de deux nuits dès le second jour! Les chambres sur la rue sont un peu bruyantes mais celles donnant sur le patio sont très calmes.

La Belle Rio de Janeiro, au rythme des cariocas: Partie 1/2

IMG_3252L’arrivée en bus sur Rio de Janeiro est spectaculaire! Les cent derniers kilomètres, lorsqu’on vient de Sao Paulo, révèlent des paysages vallonnés et verdoyants. La route très sinueuse dévoile à chaque virage des points de vue sur les champs pentus de canne à sucre, les lacs superposés sur plusieurs plans, la vue plongeante sur la vallée. Nous ne regrettons pas ce trajet un peu éprouvant pour nos estomacs qui, au terme de six heures de bus, nous plonge au cœur de cette immense ville brésilienne.

Quand on pense à Rio de Janeiro, on pense d’abord au carnaval mythique, aux brésiliennes en bikini, au Christ Rédempteur, dominant la cité et l’horizon, et à Copacabana, la plus célèbre d’entre toutes les plages! Mais, nous sommes hors-saison… Alors que reste t-il de Rio lorsque les danseuses ont remballé leurs tenues de plumes et leurs paillettes, lorsque les batterias ont rangé leurs instruments et lorsque les plages sont presque désertées?

Et bien… beaucoup plus que ce je me m’étais imaginée! Et c’est parti pour une visite en famille et en couleurs; cinq jours à Rio pour découvrir cette ville mythique, la vie des cariocas et des quartiers vraiment très différents les uns des autres, offrant aux voyageurs de passage que nous sommes une belle palette de surprises, sur un nuancier de culture, de tourisme, de farniente et de retrouvailles!

Rio de Janeiro signifie littéralement Rivière de Janvier, plutôt poétique non? La mégalopole de Rio de Janeiro compte plus de 18 millions d’habitants; c’est la seconde plus grande ville du Brésil, derrière Sao Paulo (20 millions d’habitants). Rio c’est une peu la vitrine du Brésil à l’étranger; d’ailleurs, elle a accueilli la Coupe du Monde en 2014 et elle accueillera les JO d’été en2016. Alors il est impossible de tout faire, de tout voir…  il a fallu choisir!

Le jour de notre arrivée, nous avons visité notre quartier, Catete, et le Palais qui porte le même nom, ancien Palais Présidentiel devenu Musée de la République, avec son superbe jardin orné de sculptures françaises et son allée de palmiers gigantesques. En fin d’après-midi la plage de Flamengo, à cinq minutes à pied, nous a donné l’occasion d’embrasser presque d’un seul coup d’œil le Pain de Sucre et le Christ Rédempteur, appelé communément « le Corcovado », qui est en fait le nom de la colline où il se situe.

Quelques coureurs, quelques joueurs de volley-ball et surtout des promeneurs: voilà le décor. La mer, devant nous, se déroule sur du sable pas si blanc et pas si propre. La balade sur la promenade est cependant bien agréable. Nous apprendrons le lendemain que les espaces verts bordant Flamengo ne sont pas si sûrs que ça en soirée, voire dangereux à la nuit tombée. Nous n’y avons rencontré aucun problème et nous nous y sommes sentis en sécurité.

Notre second jour à Rio est consacré au centre ville. C’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous partons à l’assaut des monuments, places et églises et cathédrale malgré un road trip qui nous a entraîné vers cette quatrième escale consécutive étiquetée « Grande ville ». Tout près de chez nous, le Largo do Machado, à l’ombre des grands arbres, protège du soleil les anciens, imperturbables, qui tapent le carton ou jouent aux échecs tandis que les professeurs sont en grève, hygiaphones hurlants, devant les bâtiments ministériels.

Puis de là le métro nous a emporté dans le cœur bouillonnant de Rio, sur la place Floriano, où se trouvent plusieurs bâtiments majeurs: Le Théâtre Municipal, somptueux et malheureusement fermé lors de notre passage; il est construit sur le modèle du palais Garnier parisien. De chaque côté, le Musée des Beaux Arts et la Bibliothèque Nationale.

Cette dernière nous a ouvert ses portes une petite heure. La Bibliothèque Nationale est accessible gratuitement pour une partie des salons et salles de travail. Au deuxième étage, il est possible de jeter un œil à l’intérieur du salon des manuscrits mais les photos y sont interdites. Quelques ouvrages reliés très anciens sont exposés ouverts dans des vitrines : il s’agit des Fables Illustrées de La Fontaine… en français !

Après nous être égarés au hasard des rues autour de la place, nous débouchons sur un patio arboré et surélevé par rapport à la circulation. De nombreuses passerelles piétonnes se croisent et se recroisent permettant aux habitants et aux visiteurs de passer d’un quartier à l’autre en évitant les voitures et le bruit.

Au détour d’une passerelle, nous découvrons donc, stupéfaits, une pyramide circulaire de béton au cœur de ce quartier : en réalité, il s’agit de l’étrange Cathédrale Métropolitaine, posée là comme perdue au milieu de ce décor urbain. Rien à voir avec les autres édifices, très originale, elle nous intrigue et l’intérieur est tout aussi surprenant. A la manière d’un gigantesque cône inversé, l’acoustique est fabuleuse paraît-il. Quatre immenses vitraux courent de bas en haut afin de laisser filtrer les rayons du soleil qui se mêlent en nappes lumineuses sur le sol. Les larges portes sur la ville donnent finalement une impression d’ouverture sur le monde. Presque aux quatre vents, on s’y sent plus accueillis que protégés.

Comme la faim se fait sentir, nous décidons de nous arrêter dans un de ses nombreux restos « au kilo ». Le principe est simple : on se sert ce qu’on veut su un buffet chaud, froid, dessert… puis on paie en fonction du poids de l’assiette, peu importe ce qu’on s’est servi ! C’est très fréquent ici et, après avoir choisi le resto le plus bondé, nous constatons que la clientèle d’habitués est constituée d’employés et d’ouvriers du quartier. Nous nous régalons avec de bons légumes et des petits plats cuisinés qui changent un peu de notre ordinaire de TDMondistes. Au final, la note est beaucoup moins salée que les plats et nous déboursons environ 8 euros par assiette pour un bon et copieux repas.

Puis notre balade reprend le fil des passerelles pour rejoindre la Fundiçao Progresso, bâtiment colonial repeint en bleu, qui accueille une compagnie de cirque, des compagnies de théâtre et des concerts. Puis, L’ancien aqueduc et ses arches blanches semblent séparer le centre ville du quartier plus populaire de Lapa.

 

Puis nous nous rendons sur les célèbres escaliers Selaron. Les escaliers Selaron constituent une belle transition de faïence entre les quartiers de Lapa et de Santa Teresa. Cet endroit original est l’œuvre d’un artiste d’origine chilienne: afin d’égayer son quartier, Jorge Selaron décida de recouvrir les marches de cet escalier de béton gris menant au couvent des Carmélites avec des morceaux de faïence de récupération. Puis, d’année en année, cette micro aventure artistique a gagné les habitants du quartier qui lui apportaient des carrelage, des morceaux d’assiette, des tuiles originales… Le projet a pris une ampleur insoupçonnée et des voyageurs de passage apportèrent à leur tour un carreau de leur pays à l’édifice… De carreaux en carreaux, les escaliers ont pris leur apparence définitive. En effet, l’artiste a été assassiné en 2013; laissant derrière lui les marches les plus célèbres de Rio. Personne ne passe à Rio de Janeiro sans gravir ces 215 marches colorées, qui regorgent de détails amusants. Une ambiance bohème règne ici, entre prolétariat et vivier artistique, les rues qui bordent les escaliers Selaron constituent une étape incontournable. Les enfants ont adoré rechercher les détails amusants dissimulés dans cette multitude de décor : Petit Prince, camembert de Normandie, moaï de l’île de Pâques, représentation de l’artiste lui même en femme, tom et jerry, des effigies de très nombreux pays, des symboles inattendus…. Nous y avons même trouvé la maison des Coloriés !

Changement de décor puisque, le temps d’arpenter quelques rues et nous voilà au Réal Cabinete Portugues de Leitura, la bibliothèque portugaise qui aurait inspirée la bibliothèque du film Harry Potter… avec ses rampes de cuivre, ses échelles coulissantes, ses milliers d’ouvrages recouverts de cuir sombre… L’endroit est loin d’être quelconque!

Voilà une journée bien remplie; la tête pleine de couleurs et de découvertes nous ne tardons pas à nous endormir…

Demain, deux autres « monuments » de Rio nous attendent… Le Corcovado et le Maracana!

 

Infos Pratiques:

eau: non potable

Langue officielle: Portugais… et non, ce n’est pas l’espagnol!

Hébergement: « Catete Cosy »: appartement privé; un grand F2 basique dans le charmant quartier authentique de Catete (entre Flamengo et Lapa). Situation parfaite entre le centre, Santa Teresa et Lapa au nord et les plages de Copacabana et Ipanema au sud. 55 euros/nuit. Appartement pour 4 à 5 personnes. Cuisine avec le strict nécessaire et un tout petit frigo. SdB avec baignoire et douche. Propreté sans plus. Wifi gratuit et illimité. 200 m de deux stations de métro: Catete et Largo do Machado. 100m des restos et petits commerces et 200m du supermarché.

Taxi du terminal des bus à Catete: 18 Réals.

Métro: 3,70 Réals/ticket, quelque soit le trajet; soit 1,20 euro. Gratuit pour les moins de six ans (Arthur n’a jamais payé le métro). Hyper génial! Pratique, propre, sécurisé, simple, qui dessert bien une grande partie de la ville. Attention, le métro ne dessert ni le Christ Rédempteur, ni les quartiers de Santa Teresa ou d’Urca.

Bus: même prix que le métro; Pratique et sûr en journée. Hyper propre!

La Bibliothèque Réal portugaise: entrée gratuite après signature du registre à l’entrée.

La Bibliothèque Nationale: entrée gratuite après enregistrement à l’accueil avec passeport (ou copie du passeport) et tous les sacs (même les sacs à main) doivent être remisés dans des casiers individuels fermés à clef.

 

 

 

 

Connectés à l’autre bout du Monde

communication 2Un pas de plus vers le départ: nous avons choisi un netbook 11 »6 pour nous accompagner en voyage.

C’est donc l’heure de la familiarisation avec Windows 8, pas évident pour moi. J’ai encore du temps pour me l’approprier.

La semaine dernière, nous avons également créer un compte Skype qui sera bien utile pour communiquer avec famille & amis.