La Great Ocean Road* partie 1: d’Anglesea à Cap Otway

IMG_1297En cette période estivale décroissante (la rentrée scolaire a lieu la semaine prochaine en Australie), nous sommes surpris par la quiétude environnante. Même si de nombreux hébergements sur la côte sont complets, il n’y a ni beaucoup de monde sur les sites touristiques ni la queue aux caisses des supermarchés. Nous trouvons toujours de la place très facilement pour nous garer et tous les parkings sont gratuits. A ce propos, au sujet des déplacements et de la cartographie, une chose est très bien faite dans ce pays: dans chaque office du tourisme (Visitor centre) de nombreuses cartes routières très bien faites et très détaillées sont à la disposition de tous sur les présentoirs; il est donc parfaitement inutile d’investir dans une carte type « Michelin local ». Au fur et à mesure, nous prenons donc les cartes qui nous intéressent et laissons dans les hébergements celles qui ne nous servent plus. Qui dit route dit panneaux et en voici certains qui nous ont marqué:

Après ce point pratique, reprenons le fil de l’histoire, celle des Coloriés en Australie. Nous avons quitté Philip Island le 14 janvier. Si nous avions eu plus de temps, nous y serions certainement restés un ou deux jours de plus car il y a de nombreux sentiers de randonnée et beaucoup de sites très diversifiés à visiter. L’Australie est un pays-continent et il est difficile d’anticiper et de s’approprier cette immensité d’un point de vue « timing » pour élaborer un carnet de route. Nous avons prévu 17 jours pour la partie Sydney-Adélaïde et 29 jours pour la partie Cairns-Sydney. 46 jours en Australie, c’est déjà un très beau road trip! Mais nous pensons qu’il faudrait bien plus de temps pour visiter l’essentiel de l’île aux Kangourous (du coup, nous devrons y revenir!!!).

Ce qui est génial ici, ce sont les grands espaces et la nature richissime… nous fuyons du coup les villes et c’est la raison pour laquelle nous avons choisi de traverser Melbourne sans nous y arrêter… Oui, oui, c’est sans doute dommage, nous le savons bien. Melbourne est paraît-il une très belle ville mais nous n’avions pas envie de cela. Chacun son TDM!

Nous arrivons donc à Anglesea le 14 janvier, à 3h00 de route de Philip Island. Nous sommes sur la GOR*, ça y est! La côte est vraiment très jolie! C’est ici que nous validons le record de notre hébergement le plus cher! C’est un peu de notre faute, nous n’avions rien anticipé faute d’une bonne connexion internet au cours de nos précédentes étapes… Après avoir tenté notre chance dans plusieurs motels ou backpackers tous complets de Geelong jusqu’ici, nous acceptons ce qui reste de disponible: une nuit en cottage chic dans un resort chic…avec un prix choc !!! Comme chat échaudé craint l’eau froide, nous profitons de l’excellente connexion internet de cet endroit luxueux pour réserver nos prochains toits jusqu’à Portland!

Sur la GOR, c’est le paradis du surf et des vans , alors, dans la famille campervan, j’aimerai… le VW Orange!

 

Une fois l’arrête au fond de la gorge décoincée, on peut enfin savourer les alentours… de jolis bateaux de plaisance, une plage où s’adonner à l’apprentissage du sport local: le surf! D’ailleurs, nous nous y sommes mis…

… le temps d’une photo!

Comme c’est amusant de regarder les jeunes et moins jeunes apprendre à se hisser sur la planche sous les coups de sifflet de la monitrice…

Sans oublier un passage obligé à Bells Beach: cette plage mythique entre Torquay (berceau du surf australien) et Anglesea, réputée pour le surf dans le monde entier, est également célèbre depuis Point Break, film dans lequel Keanu Reeves doit faire face à un dilemme cornélien… Effectivement, il y a de la vague et du vent par ici: Les rouleaux sont effrayants même de loin! Le bruit assourdissant qui résulte de ce perpétuel mouvement est incroyable, un brouillard de brise s’élève au dessus de la plage et l’épaisse écume salé s’envole comme de minuscules morceaux de nuages; si bien qu’en ouvrant simplement la bouche, nous avons l’impression d’avoir du sel sur la langue! Il s’agit d’un bel endroit et Didier est heureux d’être là, dans le décor d’un de ses films préférés.

Le lendemain, nous poursuivons cette très « agréable route de l’océan » en direction de Skenes Creek, près d’Apollo Bay. En chemin, nous faisons halte à Aireys Inlet où la couleur turquoise de la mer nous émerveille, de la vue que nous en avons du Split Point Lighthouse, le joli phare perché sur les rochers, et des plateformes panoramiques aménagées tout autour ! En saison, on peut y voir des baleines.

C’est à Lorne que nous déjeunons, à l’abri du vent, entre la plage et l’esplanade verdoyante de la ville: Nous pique-niquons en compagnie de Coco, un perroquet blanc et jaune, qui s’invite à notre table; les enfants adorent voir sa crête jaune s’agiter lorsqu’il dodeline de la tête! C’est un endroit très prisé des familles australiennes qui viennent s’y dégourdir les jambes à l’occasion d’une partie de cricket en famille. Encore une fois, il y a un énorme playground : ça aussi c’est un des très bon côté de l’Australie lorsqu’on voyage avec des enfants!

De Lorne, en quittant la GOR, il suffit de faire dix kilomètres dans les terres pour arriver dans une forêt humide, très humide. Un sentier et quelques 250 marches au coeur de la dense forêt envahie de géantes fougères, mènent aux Erskine Falls. Les garçons ont poussé la balade jusqu’au pied des chutes. Arthur était très fier! Avant de retrouver la voiture, il faut remonter toutes les marches et là, il était moins fier…

De retour sur la « Great », nous profitons de mille jolis points de vue sur la côte car la route très sinueuse s’insère entre les falaises et la mer: Waouh! Tout au long de cette portion sont aménagées de nombreux parkings afin de d’appuyer sur le déclencheur de l’appareil photo!

Puis, nous arrivons à Kennett River, au sud de Wye River. Arthur s’est endormi et nous le réveillons car on nous a conseillé cette balade de quelques kilomètres où il est possible d’observer des koalas dans leur milieu naturel. Bingo! Juste à côté du parking, dès le début de la balade, nous voyons deux koalas de tout près dans de petits eucalyptus. C’est le bonheur pour les enfants (pour nous aussi)! Ils ne sont pas seuls, les bestiaux! De nombreux perroquets multicolores s’approchent de nous, sans crainte. C’est une vraie attraction, des gens leur distribuent des graines de tournesol et ils viennent se poser dans leurs mains, sur leurs bras ou leur tête. Pour Chloé et Arthur, la chasse aux plumes reprend et il y a matière à collecter par ici! Nous poussons la balade plus loin, entrevoyons encore un ou deux koalas d’assez loin puis décidons de reprendre la route. Un petit eucalyptus se situe juste à côté du café, sur le parking et Didier repère un koala juste là, à notre hauteur; nous sommes à quelques centimètres de lui, il dort et nous le caressons!!! Nous avons bien du mal à réaliser que nous sommes en train de caresser un koala sauvage dans son milieu naturel, en dehors de toute réserve! C’est spectaculaire! Il est tout doux, voire plus doux que le doudou koala d’Arthur! Nous restons là longtemps, à profiter de cet instant magique! Voilà une des grandes merveilles de la Great Ocean Road!

Nous arrivons dans l’après-midi à Skenes Creek, six kilomètres avant Apollo Bay. C’est à peine un village, plutôt un lieu-dit, où Devon et son épouse nous accueillent joyeusement! Devon, qui a dans les soixante-dix ans, apprend le français grâce à une application sur son téléphone! Mais c’est en anglais que nous discutons et qu’il nous indique avec entrain ce que nous devons voir ces deux prochains jours. En fin d’après-midi, une grande balade sur la plage juste en face du motel nous ravit: les vagues déferlent sur des roches d’origine volcaniques. Le décor minéral est lunaire, et l’emprunte laissée par l’éclosion des bulles de gaz est fantastique! Un blowhole nous occupe pendant une demie-heure dans de grands éclats de rire: c’est un peu mouillés que nous poursuivons la balade jusqu’à la petite plage où nous trouvons trois étoiles de mer pétrifiées. Cet endroit est l’occasion rêvée pour faire un mini-cours de sciences de la vie et de terre improvisé: observation de la bouche des étoiles de mer, fracturation de la roche volcanique qui est poreuse, rappel pour Chloé sur la densité…

Le lendemain matin, sur les conseils de Devon, nous partons vers 7h00 afin d’arriver tôt au Cap Otway pour observer de nombreux koalas en parfaite liberté, dans la Parc Naturel autour du phare. Cap Otway est tout d’abord tristement célèbre pour les nombreux naufrages qui ont eu lieu au large de cette proéminence rocheuse et abrupte. Le parc du phare est encore fermé à cette heure. Nous n’irons pas le visiter mais il peut constituer un bon départ de marche sur la côte (17 dollars l’entrée quand-même!). Un route qui serpente jusqu’au coeur de la forêt nous donne dans un premier temps l’occasion de voir de nombreux kangourous, pas encore couchés.

Dans la forêt d’eucalyptus qui borde l’unique voie d’accès à cet endroit, il suffit de lever la tête et d’être un peu patient pour se retrouver face à face avec des koalas bien vifs et qui sautent! Les koalas sautent, c’est bizarre mais c’est vrai! Nous en voyons une multitude ici, dont deux mères avec leur petit dans le dos et jusqu’à quatre individus dans le même arbre! (à l’entrée du campground, dans l’énorme eucalyptus sur la gauche) . Il est difficile de dire combien nous avons eu la chance d’en observer mais sans doute plus d’une trentaine au total. Arthur décide de planter des eucalyptus dans le jardin à notre retour en France pour que des koalas viennent s’y installer…

Cependant, le moment le plus magique est incontestablement celui où nous nous retrouvons face à un koala curieux qui descend de son arbre, s’installe sur une branche très basse pour venir nous sentir et nous observer, juste droit devant à 3 mètres. Il n’est pas effrayé, juste intrigué par notre présence sur son domaine. Cette rencontre dure au moins 30 minutes car nous restons là, seuls et immobiles devant un spectacle aussi irrationnel! Dans ce contexte, nous mesurons bien entendu notre chance de vivre ces moments très émouvants! J’en ai même oublié que j’étais en sandales dans les fougères, et qui dit fougères dit vipères… (dixit mon papa).

Nous sommes revenus à Skenes creek en faisant une boucle par la route des chutes et nous nous sommes rendus aux Triplet Falls, deux kilomètres derrière la « tree top adventure ». Une balade d’une heure à travers l’humide forêt luxuriante, parmi le chant particulier des perroquets noir et jaune dont nous ne connaissons pas le nom (Olivier, as-tu une idée?) . Encore une balade à recommander, à l’ombre de la très touristique « tree top adventure »… tranquillité garantie!

Le retour se fait pas une route dangereuse limitée à 25km/h… à vous donner la nausée!  Prudence!

Et ce n’est pas fini!